32i TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
mais à stratification peu distincte; ce n'est que plus loin,
notamment dans les parages de Tchoukour, que ces calcaires
passent à des marnes rouges, disposées en couches
qui plongent au sud 2° est, sous des angles de 60 à 70 degrés.
De Tchoukour, on continue à gravir encore pendant plus
de deux heures, cette partie du grand massif du Dauras
Dagh, en franchissant alternativement des rochers et des
plateaux élevés, composés de calcaire blanc ou grisâtre, plus
on moins cristallin, mais qui perd de nouveau tout caractère
stratigraphique nettement prononcé. Enfin, on descend vers
le village Goïdéré , où se termine la magnifique zone forestière
que l'on parcourt sans discontinuation depuis Aglasan
jusqu'à Goïdéré, en traversant, soit les revers orientaux de
rAglasan Dagh, soit les contre-forts élevés du Dauras Dagh '.
Le village Goïdéré est situé sur le bord occidental de la
belle vallée qui se déploie (du sud au nord) jusqu'à l'extrémité
méridionale du lac d'Égerdir. Elle se trouve limitée,
des deux côtés, par des montagnes généralement à contours
arrondis, composées de calcaires cristallins très-analogues
à ceux que je viens de mentionner; seulement ici, ils sont
distinctement stratifiés avec un plongement au sud-est.
1. Les forêts etbuissons qui couvrent ces montagnes ainsi que les diverses
vallées qui les sillonnent, sont composés particulièrement de Pinus caramanica,
Spach, Juniperus exceha, MB. et rufescens, Linck., Querctis
cerris, L., Q. calliprinos, Webb., et Q. coccifera, L., Plalaniis orientalis,
L.. Rhus cotinus, L., Cornus mas, L., etc. A l'ombre de ces taillis,
dans les fissures des rochers ou le long des ruisseaux, se déploie partout une
belle végétation herbacée remplie d'espèces rares ou nouvelles, telles que :
Onobrychis cadmea, Boiss., Ebemis laguroides, Boiss., Campanula macrosiï/
iûj Boiss., Dianthus calocephalos, Boiss., Helichrysum graveo-
Boiss., Agroslis pisidica, Boiss. (Cette graminée est décrite et/igurée
dans ma Flore de l'Asie Mineure, t. II. p. 625, pl. xliii.)
CHAPITRE V. 325
A 1 lieue 1/2 environ au nord-est de Goïdéré, on traverse
le village Tepelu, dont l'altitude est de 1270 mètres. Le
ruisseau qui coule tout à côté, en allant déboucher dans le
lac d'Égerdir, forme quelques marais qui, au mois de juin
(1853), lorsque je traversais ces lieux, étaient coloriés en
rouge pâle, par la jolie Orchis laxijlora, dont les bulbes
fournissent le Saleh, si renommé en Orient pour ses prétendues
vertus prolifiques. Les montagnes calcaires auxquelles
est adossé Goïdéré paraissent offrir un plongement au nordouest,
tandis que celui des assises également calcaires dont
sont composées les hauteurs qui entourent Akhyr Koï, sont
au nord-est et à l'est.
Lorsque d'Akhyr Koï on se dirige au nord pour longer
la côte orientale du lac d'Égerdir, on descend tout d'abord,
au milieu de taillis de chênes, dans une petite vallée oii
percent des marnes rouges, à feuilles ou plaquettes plongeant
au nord 8° est, sous des angles de 60 à 70 degrés ; puis, à
2 kilomètres environ au nord d'Akhyr Koï, on franchit une
hauteur peu considérable dont la région inférieure est occupée
par des marnes bleues (également inclinées au nord 8° est, sous
des angles de 60 à 70 degrés), et la région supérieure par
des calcaires blanchâtres ou grisâtres, à cassure conchoïde,
à texture soit amorphe, soit cristalline. Ces calcaires composent
toutes les montagnes hmitrophes et s'avancent jusqu'à
l'Égerdir Gueul.
VIII.
Ce n'est qu'à 1 lieue environ au nord d'Akhyr Koï, que
se présentent à la vue la surface azurée de ce beau lac, ainsi
que la pittoresque ville d'Égerdir. Dans ces parages, les