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qui çà et là remontent jusqu'aux sommets des hauteurs
liiiiilrophes.
Ce n'est qu'à 2 kilomètres environ avant de descendi'e
vers la plage qui forme une lisière le long du bord septentrional
du lac de Sabandja, que l'on aperçoit celui-ci à travers
les épais taillis; cette plage est une surface doucement
inclinée du nord-ouest au sud-est, composée de dépôts détritiques
plus ou moins richement gazonnés, et qui remontent
le long des flancs des hauteurs peu considérables dont la
vallée est limitée du côté du nord; cependant, en se rapprochant
du village Eschnié, on voit les grès rouges associés
aux calcaires blancs, percer au pied de ces hauteurs,
niais sans offrir une stratification distincte.
Escimré est situé à une altitude de 97 mètres sur la
plage même du lac (dont l'eau est douce), qui ici se présente
d'une manière bien plus pittoresque que vu du côté
opposé (par exemple du bourg Sabandja), parce que les
montagnes boisées qui dominent les collines échelonnées le
long de la lisière méridionale du lac, fournissent au tableau
un arrière-plan qui manque au paysage de la côte septentrionale,
puisqu'il n'apparaît que comme une masse uniforme
de collines ondulées, sans qu'on puisse apercevoir les
hauteurs plus élevées situées denière ces collines.
Eli longeant la lisière septentrionale du lac Sabandj a pour
se rendre d'Eschmé à Adabazar, on fi-anchit, à 2 lieues environ
à l'est du premier village, une hauteur arrondie et boisée
composée de calcaire marneux blanchâtre qui, sur le versant
occidental de la hauteur, offre un plongement au nordest
ou au nord-ouest sous un angle de 15 degrés seulement,
tandis que sur le versant oriental, l'angle d'inclinaison est
de /lO degrés et le plongement au nord; la roche renferme
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plusieurs moules Inocemmus, ainsi que beaucoup d'empreintes
de coquilles indéterminables. Après avoir l'ranclii
celte hauteur, on descend (à 2 1/2 lieues à l'est d'E.sclimé)
dans le village de Saridogiou, entouré d'épais fourrés, et
l'on s'éloigne du lac pour entrer dans une belle plaine,
d'abord accidentée el fort boisée, mais devenant de plus
en plus unie à mesui'e qu'on se rapproclie d'Adabazar.
La partie de la plaine comprise entre Saridogiou et
Adabazar n'esL limitée du côté du sud que par l'iiorizon
lointain, sur lequel on voit se dessiner les contours bleuâtres
d'une chaîne qu'on me désigna sous le nom de Karmalu
Dagh ; du côté du nord, on aperçoit, à une disLance moins
considérable, des montagnes arrondies beaucoup plus basses,
qui paraissent être composées de roclies crétacées prccédeminent
mentionnées, savoir : calcaires blancs , marnes
bleuâtres, grès rouges, etc.
A l'endroit où l'on francliit le Sakaria pour se rendre
d'Aclabazar à Sukuneri, la rivière, qui coule assez rapidement
au milieu d'une surface parfaitement horizontale, ; se divise
en deux bras qui décrivent un demi-cercle et viennent se
rejoindre de manière à former une île. La belle plaine
d'Adabazar continue à se déployer jusqu'à Sukuneri; elle
est généralement boisée, et sur plusieurs points les buissons
présentent un obstacle fort incommode à la marche
des chevaux et masquent complètement l'horizon ; çà et là
le sol est ua peu marécageux; il est presque partout composé
d'un humus gras reposant sur un dépôt puissant de
sable jaune, d'argile blanchâtre et de marne ; là oii les
sables renferment des galets, ceux-ci sont presque exclusivement
de calcaire blanc identique avec la roche fossilifère
d'Abdi Pacha, ce qui semblerait indiquer que les dépôts