344 t e r r a i n TlìlìTIAIRE INFÉRIEUR.
cornine par enchantement su. le bord d'un immense abîme,
car cest amsi que, vue de cette hauteur, se présente la profonde
vallee de Baschloulcan Deré, entourée de ses massifs
verdoyants, horizontalement stratifiés avec une admirable
symetne. Ce panorama se détache d'une manière tellement
tranclice de la région dont on le contemple, qu'au preniier
coup doeil et malgré l'éloignement, l'observateur est involontairement
frappé par l'idée qu'ü va entrer dans u,>
domande géologique tout nouveau, et que le revers méiùlio-
"al du lopguediic Dagh, constitue la limite naturelle et fortement
accentuée entre deux époques diilereutes. Or celle
prevision se trouve en elTet parfaitement confirmée, ainsi que
nous le verrons lorsque nous nous occuperons du terrain
terhan-e nroyen de l'Asie Mineure. Pour le moment nous
quitterons la Gilicie Trachée, afiu de nous transporter dans
a ü h a e Champêtre, où nous étudierons successivement les
deux grands massifs de Boulgar Dagh et d'Ala Dagh.
En commençant par le Boulgar Dagh, nous allons d'abord
e tectuer deux coupes qui nous donneront une idée de la
structure des régions nord et nord-est du massif; la premere
de ces coupes ira du nord au sud, depuis le village
Beg^gh jusqu'à celui de Boulgar Maden en passant par
larbas; la deuxième coupe se dirigera de l'est à l'ouest, de
lai bas a Eregli; enfin, après avoir étudié les régions nord
et nord-est du vaste groupe du Boulgar Dagh, nous en
exammerons les régions méridionales, en traçant une coupe
depuis iarsous jusqu'au défilé des Pyles Ciliciennes^
J Ce classique défilé est désigné aujourd'I,ui par le nom de Gulek Bo-
CHAPITRE VI. 343
IV.
Quand ou se rend de Begagli à Boulgar iMaden, situé à
k lieues au sud du premier, on couimence par longer une
vallée dont le bord occidental est composé de gypse blanc
à stratification redressée, tandis que les dolérites constituent
le bord oriental. La roche éruptive ne tarde point
à envahir la totalité de la vallée, en sorte qu'on n'a pas
plutôt traversé le lit desséché du Tarbas Sou', qu'on se
trouve de tous côtés entouré par des groupes dolériliq
u e s \ Ce n'est qu'à 2 lieues environ au sud de Begagli
que l'on atteint le véritable domaine du Boulgar Dagh,
signalé par plusieurs rangées de hauteurs alignées plus ou
moins parallèlement à l'axe de ce massif, c'est-à-dire en
moyenne de l'ouest-sud-ouest à l'est-nord-est. Ces hauteurs,
qui servent de contre-forts à la portion centrale du Boulgar
Dagh, sont composées de calcaire bleuâtre, passant tantôt
à des roches talqueuses, tantôt à des schistes calcaires
et marneux. Cependant, à mesure que l'on s'avance vers la
vallée de Boulgar I\iaden, on voit dominer de plus en plus
les calcaires bleuâtres, qui souvent rappellent ceux des terrains
de ti'ansition.
Parmi les nombreuses séries parallèles de hauteurs, échelonnées
comme autant de lignes de circonvallation tout le
long de la lisière septentrionale de la masse centrale du
Boulgar Dagh, le rempart le plus rapproché de cette der-
1. Affluent du Tchakid Sou qui se jette dans leSaïhoun.
2. V. Roches éruplives, ]). 30S.