
 
		de l’Oltu, de l’Àrgesh,  de Praliova et même  en Moldavie1.  L ’observateur  
 le plus superficiel ne pourrait manquer  d’en être frappé, tant  
 la répétition en est constante. L ’origine en est plus difficile à élucider. 
 La terrasse inférieure est une terrasse  de comblement,  qui s’étale  
 de plus en plus, au fur et à mesure qu’on descend et finit par former  
 la grande terrasse diluviale de la plaine valaque ; mais sa continuité  
 avec les terrasses des dépressions subkarpatiques n’est nulle part nettement  
 établie.  Elle devrait correspondre à la terrasse inférieure  de  
 Bumbesci. Quant à la terrasse supérieure, c’est une terrasse d’érosion  
 qui peut dater de l’époque où l’érosion a atteint son maximum  d’intensité. 
   En adm ettant qu’on puisse  généraliser  les faits  que  l’étude  
 du Paringu nous a révélés 2, ce moment se placerait après la première  
 période  glaciaire,  c’est-à-dire  à l’époque  où  l’alluvionnement  a  été  
 le plus intense dans les dépressions subkarpatiques et où s’est formée  
 la  terrasse  supérieure  de  Bumbesci 3.  Cette  période  de  creusement  
 aurait  été suivie d’une période de comblement à laquelle on devrait  
 la terrasse inférieure. L ’ère actuelle est au contraire une ère de creusement  
 et  l’activité  de  l’érosion  est telle,  qu’on  voit  dans  la  haute  
 vallée  du  Gilortu, des torrents former des  cônes de  déjection en débouchant  
 sur la terrasse supérieure. 
 Quoi qu’il en soit, on ne saurait trop exagérer l’importance géographique  
 de  ces  terrasses.  Là  sont  les  cultures ;  les  habitations  sé  
 groupent  généralement  sur le  flanc ou  au pied de  la terrasse  supérieure, 
  partout où elle est entamée par un vallon.  C’est à elles que les  
 larges vallées du Jiu, du Gilortu,  de l’Oltefu doivent d’être la partie  
 vivante  et riche de la région. Les  hauteurs qui les séparent ne sont  
 souvent qu’une solitude boisée. 
 Les caractères  généraux de la  zone des  collines  d’Olténie  sont en  
 somme  très  simples  et  l’on  chercherait  vainement  ici  la  variété  
 d’aspects de la montagne,  ou  même celle  des dépressions  subkarpatiques. 
   On peut cependant noter quelques  contrastes entre la  partie  
 la plus voisine de la montagne et  celle qui touche à la  plaine.  C’est  
 surtout à la première  que s’applique la définition donnée  de la zone  
 des  collines.  C’est  une  région  très  montueuse,  où  les  collines 
 1. L. Mrazec. Quelques remarques sur le cours des rivières en Valachie, loc.  cit.  
 et communication inédite. 
 .  2 .  E.  de  Martonne.  Sur  la  période  glaciaire  dans  les  Karpates  méridionales,  
 CR.  An.  Sc.. 27 nov.  1899,  et Contributions  à l’étude de la période  glaciaire,  Bull.  
 Soc.  Gêol.  Fr.,  1900. 
 8. Considérée comme pliocène par Mrazec.  Contribution à   l’histoire  de la vallée  
 du Jiu,  Bull.  Soc.  Sc.  Bue.  (1900). 
 atteignent jusqu’à 500  et  600 mètres,  alternant  avec  des vallées  de  
 180  mètres  d’altitude  en moyenne.  Les  dos  de  terrain  qui  séparent  
 les  vallées  sont  presque  entièrement  couverts  de  taillis  de  chene  
 pédonculé et de Q. sessilMora. Sur les points les plus éleves on trouve  
 encore  quelques hêtres  et  des  bouleaux.  Le  sous-bois  est formé par  
 des troènes,  des nerpruns, des fusains.  Les  vallons  où jaillissent des  
 sources  sont  déboisés  et  abritent  des  groupes  de  maisons,  chacune  
 entourée de son petit champ de maïs. Ce sont les plus anciens centres  
 habités, car il fut un temps  où le paysan fuyait les routes.  Dans les  
 vallées  inférieures  à  200  mètres,  la  forêt  a  presque  complètement  
 disparu. Dans les îles, sur les bords des cours d’eau, on trouve encore  
 des bouquets importants de chênaies, où domine une espèce commune  
 dans la plaine  (Q.  pubescens).  La végétation  est partout très  riche,  
 les sources abondent à flanc de coteau,  au contact des marnes et des  
 couches sableuses. 
 Le  climat  est  d’ailleurs  très  humide.  C’est  là,  particulièrement  
 entre le Gilortu et l’Oltu, qu’est la région la plus pluvieuse de toute  
 la Valachie, en dehors des Karpates, il y tombe plus d’un mètre d’eau  
 (Slavesci  967  Itoiesci,  1,143  m/m).  Ces  pluies  sont  surtout  des  
 pluies  de  printemps x,  très  favorables  au  maïs.  Dans  les  districts  
 de  Gorj  et  de  Vâlcea,  le maïs  représente  les  4/5  des  céréales  cultivées. 
   Les  étés relativement secs  conviennent à cette culture. 
 Dans toute  cette région  qui  s’étend  à peu  près jusqu’à une  ligne  
 tirée de Strehaïa à Drâgâçani, la densité de la population varie entre  
 40  et  50  habitants  par  kilomètre  carré.  Les  habitations  sont  plus  
 dispersées  que partout  ailleurs  :  chaque  vallon  a  sa  source,  chaque  
 repli de  terrain  au voisinage  des  vallées  cache  un  groupe  de  deux  
 ou trois maisons.  Aucun  centre  important  :  à l’E.  du  Jiu,  dans  les  
 collines  de  Vâlcea,  on  sent  l’attraction  des  marchés  de  Ranime,  
 Rîureni,  Drâgâçani.  A l’O.,  dans les  collines  de  Gorju,  c’est à  Strehaïa  
 ou à Filia^i que  se donnent rendez-vous  les  Olteani. 
 Ces  deux  bourgs  qui  prennent  de  plus  en  plus  d’importance  
 marquent le commencement d’une nouvelle région où l’on peut voir  
 se perdre graduellement tous les traits qui caractérisent la zone  des  
 collines.  Là,  plus  de  hauteurs  dépassant  300  mètres.  Les  grandes  
 vallées s’étalent encore davantage. Celle du Jiu  dépasse 6 kilomètres  
 de  largeur ;  la terrasse inférieure y prend  de plus  en plus  d’impor- 
 1.  Roesei  : J. 45: F.  85; M. 151; Av.  175; M.  99; J. 179; Jt.  89; At.  38;  S.  35;  O.  61;  
 N.  87; D.  96 -j-.