qu’on observe dans le S. même de la péninsule balkanique, où la
nébulosité moyenne n’est que de 4 à peine et où les jours clairs sont
au nombre de 44 en été 1.
I I
L ’impression change si nous examinons le régime des pluies.
Yoiei, en effet, quelles sont les sommes mensuelles de précipitations
recueillies a Bucarest (I), la moyenne des jours de pluie (II) et
de neige (III) :
I ■ J. 30,8 27,3 42,2 51,0* 62,6 84,5 71,6 48,2 30,7 38,2 46,5 D. 44,1 Année 583,3
II : 8,1 7,4 10,0 9,7 11,5 12,0 8,9 5,3 6,8' 6,2 7,7 10.1 106,2
III : 5,1 4,9 4,4 0.8 0,4 2,1 5,1 22,8
Ici on ne peut manquer de reconnaître un type bien marqué de
régime continental, avec pluies d’été et sécheresse hivernale, tel
qu’on l’observe en Russie.
Comment donc expliquer la pureté du ciel en été et la dépression
de l’humidité de l’air, qui va de pair avec celle du sol, pour le plus
grand dommage de l’agriculture ? La raison en est facile a saisir
si l’on songe aux températures extrêmes atteintes pendant les mois
d’été et à l’évaporation active qui doit en résulter. Si les précipitations
tombées en été représentent 35 '% de la somme annuelle, la
couche d’eau qui s’évapore pendant le même temps represente 43 %
de l’évaporation annuelle. Les plaintes de l’agriculture ne sont donc
pas vaines, et il est juste de parler d’une sécheresse d’été, bien que
la quantité de pluie y soit plus abondante qu’en hiver.
Il faut ajouter que ces précipitations se produisent le plus souvent
à la suite de violents orages qui déversent, en un court espace de
temps, une énorme quantité d’eau. L a moyenne du maximum de
précipitations recueilli en 24 heures atteint 9 3m/ , au mois de
juillet, à Bucarest. Le 10 juin 1886, "on a recueilli 65 m/m en une
heure ; à Curtea de Argeç, le 7 juillet 1889, une pluie d’orage précipitait,
en 20 minutes, 204 m/m 2 !
Le nombre des jours de pluie n’est pas sensiblement plus élevé
en été qu’en hiver (26,2 contre 25,7) ; c’est au printemps qu’il est
le plus fort (31,2). L ’automne, plus que l’hiver lui-même, est la
1 Athènes • nébulosité moyenne, 3,8 ; hiver, 5,5 ; été, 1,5. Jours clairs : hiver, 6 ;
été," 44. — E ginitis. Climat d’Athènes, Ann. de VObservatoire nat. d'Athènes, t. I,
1896. 2. Hepites. Régime pluviométrique de Roumanie, p. 65, Toutes les données relatives
aux précipitations sont empruntées à ce travail.
véritable saison sèche (23 jours de pluie), et, dans les années mauvaises,
la période sans pluie peut commencer dès le mois de juillet.
C’est ainsi qu’en 1895 la sécheresse dura 96 jours, du 8 juillet au
11 octobre, à Dâbuleni (Dép. de Romanaji) ; en 1896, elle atteignit
98 jours, du 16 juin au 21 septembre, à Yitomiresci (Dép. d’Argeç).
Les mois les plus pluvieux ne sont d’ailleurs pas tous des mois d’été.
La période humide comprend surtout les mois de mai, juin et juillet,
qui, à eux seuls, donnent 37 % du total annuel.
E n somme, le régime pluviométrique de la Yalachie offre les plus
grandes affinités avec le régime de pluies continental, qui prévaut
dans la Russie méridionale ; la sécheresse y est seulement plus précoce
et plus marquée en automne qu’en hiver, comme le montre le
tableau suivant, qui donne le pourcentage des précipitations mensuelles
en Yalachie (I) et en Russie ( I I ) 1.
, I : J. 5 5 7 9 10 15 12 8 5 7 8 D, 8
11 : 4 .5 6 7 11 14 13 10 8 7 . 8 7
Si la sécheresse commençait un mois plus tôt, et si la période de
pluie comprenait un mois de printemps de plus, on passerait au
régime méditerranéen tel qu’on le trouve dans la Bulgarie transbalkanique.
Il est certaines années où ces conditions sont réalisées et
où la Yalachie est, en quelque sorte, annexée à la région méditerranéenne.
Quelles sont les causes de ce curieux régime de pluies, qui place
la A alachie à la limite du cercle des influences prépondérantes dans
l’Europe continentale ? —■ Pour répondre, il est nécessaire d’envisager
les vents dominants en Yalachie et la répartition des pressions
barométriques aux époques caractéristiques de l’année.
I I I
Les deux vents les plus fréquents en Yalachie sont nettement
marqués sur la rose des vents de Bucarest (fig. 6), où l’on observe
l’énorme prépondérance des directions comprises entre N.-E. et E.,
entre O. et S.-O. Ces vents sont connus du peuple sous les noms
de Crivef et Austru 2.
1. I-Iann. I-Iandbuch der Klimatologie, III, p. 191.
2. He pit e s, Le vent à Bucarest et la cause du Crivet, Ann. Inst. Mêtêor. de Roumanie,
1897, t. XIII. C’est à ce mémoire que (sauf avis contraire)toutes les données sur les vents. sont empruntées