très marqué, une région de collines assez élevées qui s’inclinent
doucement, ne laissant place entre elles et le Danube qu’à une
zone de plaines peu étendue (profils passant par le Retiezat et le
Paringu). À l’E., au contraire, l’abrupt des hautes Karpates vers
le S. est moins frappant, mais le sol s’abaisse ensuite plus vite, et
la zone basse des plaines voisines du Danube semble s’étaler démesurément
aux dépens de la région des collines (profils passant par
le Negoiu, le Bucegiu et le Csukas). Mais, en somme, malgré des
différences locales, c’est toujours le même schéma qu’on retrouve,
la même succession de hautes montagnes, collines, plaines et vallée
danubienne. Les caractères du relief de la Yalachie paraissent donc
assez constants et ses limites assez bien marquées.
Cependant, si l’on cherche à préciser davantage la nature et
l’extension de cette province naturelle, on s’apercevra vite de certaines
difficultés. Les traits généraux du relief que nous venons de
noter en Yalachie ne sont pas très sensiblement différents de ceux
qu’on peut observer en Moldavie, et, si l’on veut trouver une limite
nette entre ces deux régions, il semble qu’on la cherchera vainement
dans les plaines monotones qui s’étendent entre le rebord des K arpates,
à Buzeu et Focçani, et la tête du delta danubien, à Galaji.
Le Milcov, longtemps considéré comme la limite politique, n’est
qu’un ruisseau sans importance, affluent de la Putna.
La frontière, entre les deux principautés jadis rivales et maintenant
unies, a d’ailleurs constamment changé pendant la période
historique, témoignant par son instabilité de l’absence de limites
naturelles bien marquées entre les deux régions. Au XYe siècle,
la Yalachie s’étendait jusqu’à la mer Noire et englobait toute la
Moldavie méridionale jusqu’à B ârlad 1. Plus tard, B râila devait
tomber aux mains des Moldaves. Actuellement, le nom de Tara
Românesca (le Pays Roumain) désigne, pour la plupart des écrivains
qui l’emploient, non seulement la Yalachie à l’E. de l’Oltu,
mais une partie de la Moldavie, tout au moins le département de
Putna.
Du côté de la Bulgarie, si la large et marécageuse vallée du
Danube forme une limite naturelle, on ne saurait se dissimuler
qu’elle peut être aussi considérée comme une sorte d’axe de symétrie
ou comme l’artère centrale d’une région. A l’arc karpatique
1. P. I-Iaçdeu. — Histoire critique des Roumains, trad. Damé,toriale, p. 18. I. Extension terri