représentaient pas plus de 947 hectares1. On a, d’autre part, essayé
de planter des vignes indigènes dans les sahles mouvants du Danube
en Olténie, mais, si ces plants résistent victorieusement au phylloxéra,
ils ne donnent qu’une production dérisoire, sans doute à
cause de l’aridité des sables, presque exclusivement siliceux 2.
E n somme, la viticulture roumaine est loin encore d’être sortie
de la crise déterminée par l’invasion du phylloxéra. Eaut-il attribuer
à cet état de choses l’importance de plus en plus grande prise par la
consommation de la tuica ?
Cette grossière eau-de-vie de prunes tend à devenir la boisson du
paysan, une sorte de boisson nationale, à laquelle on tient d’autant
plus qu’elle est plus malsaine. La seule nouvelle, répandue dans les
campagnes, qu’on songeait à un impôt sur la fuica, n’a-t-elle pas
suffi pour amener des troubles qui ont dû être réprimés par la force
armée ?
Le climat de la Yalachie se prête admirablement à la culture du
prunier. Dans la région des Collines surtout, et jusque sur les pentes
extérieures de la montagne, lorsqu’elles sont bien exposées, il vient
presque sans soins, et ses branches ploient, à l’automne, sous la
charge des fruits. Comme la vigne, il fuit les plaines sans abris de
la basse Munténie. C’est la région des collines de Munténie qui reste
le principal centre de production (fig. 42) 3. Au mois d’août, on
rencontre partout, au détour des chemins, la charrette pleine jusqu’aux
bords de fruits noirs et odorants, qui se dirige vers le village
au pas lent d’un couple de boeufs. Il n’est guère de hameau où l’oeil
ne soit frappé par le spectacle des grandes cuves, hautes de 3 à
4 mètres, souvent alignées à la porte du caharet, où l’on laisse les
fruits jusqu’à ce qu’ait commencé la fermentation.
Les procédés de distillation sont malheureusement presque partout
assez primitifs i, et les produits livrés à la consommation courante
1. N ico lea n o , op. cit., p. 88. Voici le détail par départements : B.uzeu 216 hecl..
Dâmbovita 61, Dolj 12, Muscel 37, Prahova 453, Râmnicu Sârat 5,44, Romanati 14,
Vâlcea 24.
2. N ic o le a n o , pp. 158-161.
3. Même remarque que pour la vigne au sujet des chiffres donnés pour l’étendue
des vergers par divers documents. Nous avons adopté les chiffres de la Carte statistique
agricole, en général supérieurs à ceux des évaluations pour 1898 du
Monit. offic.
4. Voir G. N. N ico lea n o et V. S. B k ézéan o. Etat de l’Arboriculture en Roumanie,
sp. pp. 18-21.
sont loin d’être ce qu’on peut appeler une boisson hygiénique. La
culture des prunes et la fabrication de la (mica semblent cependant
gagner en importance, d’autant plus que la production du vin faiblit.
F ig u r e 42.
Proportion de la surface de chaque département occupée par les champs de
pruniers, calculée d’après la Carte statistique ' agricole de la Roumanie.
1, moins de 0,1 % — 2, moins de 0,5 — 3, moins de 1 — 4, moins de 1,5 |g 5 , moins
de 2 — 6, plus de 2.
TV
Le tableau de l’activité rurale, en Yalachie, ne serait pas complet
si l’on négligeait l’exploitation forestière, qui tient une grande place
et est, sans doute, appelée à en tenir une plus grande encore dans la
vie économique du pays. Malgré ses étendues de plaines steppiques,
la Yalachie est encore, grâce à ses hautes montagnes et à ses collines
boisées, assez riche en forêts (23 % de la surface totale). Si 1 on met
à part la zone des plaines, où les forêts, réduites à des lambeaux
insignifiants, sauf sur la haute et basse terrasse d’Argeç, ne représentent
pas plus de 5 % de la surface totale, on trouve que la région
montueuse de la Yalachie est un des pays les plus boisés d’Europe,
les forêts y couvrant 34 % de la superficie 1.
E n général, l’Olténie est, et a toujours été, plus boisée que la
Munténie (v. Carte botanique et forestière). Mais, de toute la zone
des collines de Yalachie, la partie de beaucoup la plus boisée est la
il Le calcul de la proportion des forêts dans chaque région naturelle nous a été
rendu possible par la publication de la Harta pSdurilor du Service des forêts au
1/200,000'. -