ranéenne. Cependant l’aspect général de la flore valaque est bien
l’expression d’nn climat continental et la rattache davantage au Y.
qu’au S.
D’après M. Grrecescu, la Roumanie tout entière pourrait être considérée
comme formant, avec le Banat et la Transylvanie, une région
florale qu’il appelle Région Dacique, et pour laquelle le bas Danube
est une lim ite bien marquée. Ainsi se justifie la distinction entre la
Yalachie et la Bulgarie, fondée sur l’examen du relief du sol. Mais
la Région Dacique elle-même offre assez dé contrastes pour qu’on
y puisse reconnaître une certaine individualité à la Yalacbie. Séparée
de la Transylvanie par la région alpine des Karpates, elle possède en
propre tout un lot d’espèces méditerranéennes qui manquent au delà
des monts. La continuité des plaines et des collines, de part et d’autre
du Milcov, n’empêcbe pas la Moldavie septentrionale d’avoir des
étés bien moins chauds, avec des hivers aussi froids que la Yalacbie.
L a moyenne annuelle s’abaisse de près de 3° de Severinu à Dorohoi.
Aussi les influences méridionales sensibles en Valachie ne se font
guère plus sentir. C’est à peine si l’on compte douze espèces méditerranéennes
qui pénètrent en Moldavie ; encore appartiennent-elles
plutôt au domaine balkano-caucasique b Les changements de la flore
au Y. du Milcov se marquent par un appauvrissement. Brândza avait
déjà signalé un certain nombre d’espèces némorales spéciales à la
Yalachie 2. C’est par centaines qu’il faut les compter maintenant.
Y
L a flore et le climat de la Yalachie sont d’accord pour en faire
une région de caractère continental légèrement imprégnée d’influences
méditerranéennes. On aimerait à savoir si, par sa faune,
elle a droit à la même situation.
Malheureusement, l’enquête zoologique est loin d’être encore assez
avancée pour pouvoir prêter à de pareilles conclusions. Rien de comparable
à des oeuvres comme celle de Bielz pour la Transylvanie 3,
de Mojsisovics von Mojsvar pour la plaine hongroise 4.
1. Gbecescu, op. cit., p . 754.
2. B r â n d z a . Despre vegetafiunea României, Ac. Rom.., av. 1880.
3. Biklz. Siebenbürgen, 1899 et Fauna der Land und Süsswasser Mollusken Sie-
benbürgens, 1867.
4. Mojsisovics von Mojsvar. Das Tierleben des Oesterreischich Ungarischen Tie-
febenen, Wien, 1897.
Le monde des invertébrés a seul, jusqu’à présent, été 1 objet d un
certain nombre d’études de détail. Les recherches centralisées et
publiées par M. Jacq u et1 ont amené la découverte de plusieurs
espèces nouvelles d’Arachnides, de Curculionides, d Orthoptères, etc.
On signale, parmi les régions les mieux connues au point de vue des
Macrolépidoptères, le versant valaque des Karpates et les environs
de Bucarest 2. La Roumanie serait sensiblement plus riche en espèces
de cette famille que la Transylvanie et la Bukovine 3.
D’après Licherdopol, la faune malacologique de la Yalachie la
rattache à la région pontique de Fischer. Elle est remarquable par
le grand développement de la famille des Ünionidae (plus de
40 espèces, alors que l’Europe occidentale n’en compte que 16). P lu sieurs
espèces d}Unio, Sphccrium, Vvüip&ro,, / / c l.ix, Bulvmulus la
rattacheraient aux pays d’au delà du Danube et la sépareraient de
la Tran'sylvanie 4.
On manque encore d’études systématiques sur les reptiles, les
oiseaux, les mammifères. L a présence d’une vipère commune dans
la région méditerranéenne (Vipera ammodytes), près de T urnu Severinu,
et la découverte d’une espèce nouvelle de Triton (Triton Mon-
tandoni), montrent cependant que des recherches dirigées dans ce
sens pourraient donner des résultats intéressants. Il est peu de
régions en Europe où le monde des oiseaux présente autant de
richesse et de variétés que les marais du bas Danube; et l’étude des
mammifères rongeurs dans les steppes du Baragan révélerait peut-
être de curieuses affinités avec la Russie méridionale.
Les données dont nous disposons sont insuffisantes pour apprécier
le caractère d’ensemble de la faune valaque ; mais il est peu probable
que les recherches à venir puissent modifier le tableau que nous avons
esquissé de la physionomie physique de la Yalachie, en étudiant son
relief, son climat et sa végétation.
Il n’est pas de région naturelle, si bien limitée qu’elle soit, où l’on
ne puisse saisir des affinités avec les contrées voisines, et qui ne soit,
à certains égards, une région de transition. La Yalachie, malgré des
1. La faune de la Roumanie, Bull. Soc. Sc. Bue., 1898, sq. passim.
2. Ed. F leck. Die Makrolepidopteren Rumäniens, Bull. Soc. Sc. Bue., VIII,
pp. 682-773.
3. Ed. F leck, id., ibid., IX, pp. 37-142.
4. P. Licherdopol. Fauna malacologica a Buoureçlilor çi imprejurilor sale, Bull,
Soc, Sc. Bue., VI, p.'373 ; cf. Bucuresti, pp. 51-56,