tiers. Dans l’ensemble, il n’y a pas; dans toute la Valacliie, plus de
15 % des forêts, soumis au régime forestier, qui soit réellement aménagé
et exploité, et, dans la montagne, la proportion paraît tomber
à 12 % 1.
Une des raisons qui empêchent l’exploitation de prendre plus
d’extension, est l’insuffisance des voies de transport. Les rivières de
montagne perm ettent le flottage, pour les bois coupés, sur les versants
de la vallée. L ’Argeç est employé pour le flottage des arbres
abattus dans les l'ogarash. L ’Oltu est la voie d’eau principale suivie
par les sapins et épicéas abattus dans les monts du Lotru, surtout
autour de Yoineasa et Ciunget, et transportés sur le L otru jusqu’à
son embouchure, où on les forme en radeaux. De grandes scieries
les débitent à Râmnic et Slatina. Les pentes boisées assez écartées
d’un thalweg important, sont difficilement exploitables sans l’installation
de voies de vidange, canaux, lançoirs, funiculaires ou chemins
de fer. Jusqu’à présent, on ne signale que deux petits chemins de fer
en Yalachie, à Azuga (haute Prahova) et Musa (Buzeu) 2. La Ya-
lachie a donc beaucoup à faire encore pour tirer parti de ses richesses
forestières.
Il n’est d’ailleurs pas une branche de l’activité rurale au sujet de
laquelle on ne puisse faire une remarque analogue. L ’élevage est,
nous l’avons vu, dans une situation moins bonne qu’on ne devrait
s’y attendre. La fertilité proverbiale du sol de la Yalachie, célébrée
par tous les auteurs qui l’ont décrite, est loin de trouver son expression
dans la moyenne des récoltes. On évalue, pour la période 1893-
1897, le rendement moyen de l’hectare de froment à 13 hectolitres 7,
celui du maïs à 22 hectolitres 3. Cette production très faible est
obtenue sans engrais, et souvent avec des procédés de culture primitifs,
sur un sol qui, parfois, est ensemencé plusieurs années de
suite en céréales, ou même en blé. Les terres vierges du Bârà gan ont
pu supporter quelque temps ce traitem ent, mais bientôt l’appauvrissement
se fait, sentir, et, dans un pays agricole, de mauvaises récoltes
succédant à une série de bonnes années, amènent une crise économique.
1. Notice sur les forêts, d’après la carte n° 24.
2. Notice sur les forêts.
3. Données calculées pour l’ensemble de la Roumanie. — Co r n u M u n t e a n u . Les
céréales de Roumanie, pp. 24 et 150.
Ces raisons font une nécessité pour la Yalachie, comme pour toute
la Roumanie, de perfectionner les procédés de culture et d’accorder
chaque jour plus d’importance à des formes d’activité économique
un peu négligées : l’élevage, l’exploitation des forets, et, enfin, 1 industrie,
qui, malgré l’absence de richesses minérales, comme la
houille et le fer, peut trouver des éléments dans un pays de population
assez dense, riche en chutes d’eau, et possédant en abondance
le pétrole.