a peu, de chose sur le versant S., où l’insolation et les pentes rapides
ne pouvaient leur laisser prendre une grande importance.
La structure générale du Paringu est d’ailleurs plus simple que
celle des monts de Fogarasli. Une seule crête, allant de Papuça à
Vîrfu Paringu sans s abaisser plus de deux fois au-dessous de
2,000 mètres appuyée sur des contreforts élevés et trapus vers le
N., plus bas et plus allongés vers le S. Cette crête n ’est pas infranchissable,
une route relativement bonne monte de Novaci jusqu’au
dessous de Papuça, et des sentiers muletiers la continuent jusqu’au
col de Urda (l,900m) par où l’on redescend dans la vallée du Lotru.
C est la grande route de transhumance que suivent les troupeaux ;
c est le chemin par où 1 on monte des villages vers la fin de septembre
pour couper du bois dans les forets. Les pâturages sont bons dans
le Paringu, sauf sur les sommets tourbeux ; les stîne sont très nombreuses
et presque toutes aux mains des Transylvains.
Les limites du massif sont assez bien données par la vallée du Jiu
^ ^ Ouest, par le col et la valie© de l’Olteju, à l’E. par le cours du
Jietu et la faille qui en prolonge la direction au N. Les causes de
son individualité sont probablement comme pour les Eogarash,
d ordre tectonique. Dans les Eogarash, les plis du massif cristallin
plus serres que partout ailleurs doivent avoir amené un bombement
plus accentué. Dans le Paringu on a noté un reploiement de l’axe
du pli principal et toute une série de dislocations orthogonales, auxquelles
semble due l’orientation des vallées supérieures du Lotru
et du Jiefu 1. Il est naturel que le résultat ait été une surélévation
générale. La faille du Jiefu au N., la faille de Novaci au S., enfin
à l’E., la faille qui prend en écharpe tout le massif de Ciunget à
Cernadia 2, semblent en être la conséquence (v. Carte tectonique des
Karpates, fig. 10).
C’est donc à des circonstances tectoniques spéciales que le Paringu
et les Eogarash devraient leur situation dominante.
A part ces deux massifs, le reste des Alpes de Transylvanie offre
des chaînes moins élevées, plus simples de structure, et qui, tant par
leur relief que par leur tectonique, semblent comme des membres
de liaison dans le système montagneux.
1. Inkey. Die Transylvanischen Alpen, loc. cit. — G. Munteanu Mohgoci. Les
serpenlmes de Urda, Muntinu et Gâuri, Ann. Mus. Geol. Bue., 1896.
2. G. Munteanu Murgoci. Cercetâri geologice, V. Grupul superior nului m Masivul Panngu, Bue., 1899. al cristali
IY
Tels sont les monts du Lotru qui doivent leur nom à la vallée du
Lotru, trait essentiel de leur structure. On peut dire qu’ils sont
comme l’épanouissement des monts de Eogarash. La dépression centrale
devient une véritable vallée longitudinale, marquant un synclinal
de date très ancienne. Les deux chaînes s’écartent l’une de
l’autre, reflétant l’allure des plis qui, serrés les uns contre les autres
dans les Fogarash, s’étalent en un faisceau de plus en plus divergeant.
En même temps, comme si l’effort orogénique perdait en
vigueur ce qu’il gagne en extension, les crêtes s’abaissent, les altitudes
supérieures à 2,000 mètres sont à peu près inconnues. Les
traces glaciaires disparaissent par suite presque complètement, et
dans les sommets dominent les mêmes formes lourdes, caractéristiques
des schistes cristallins.
Seule l’érosion formidable liée au voisinage de la vallée de l’Oltu,
a pu ciseler des pics d’apparence hardie dans le massif d’Olânesci,
en partie formée par les conglomérats semi-cristallins de Brezoiu K
Au voisinage du Paringu, des lambeaux de calcaires secondaires
viennent introduire dans le paysage un nouvel élément pittoresque,
dominant dé leurs escarpements blanchâtres qui tranchent sur le
fond vert des sapins, les hautes vallées de Latorija et Repedea. Ici
d’ailleurs le relief et la tectonique se compliquent : une troisième
chame apparaît entre le Lotru et la Latorija, jalonnée par les
sommets du Turcinu, et en rapport avec des dislocations confuses 2.
Dans l’ensemble cependant, les monts du Lotru ont une structure
assez simple, sorte de cuvette encadrée de deux chaînes E.-O. qui
ne dépassent pas 2,000 mètres. La forêt y est très belle et activement
exploitée. La Latorija et le Lotru sont des moyens de transport
tels qu’on en a rarement dans les Karpates. Sur le Lotru depuis
Brezoiu jusqu a Yoineasa, on voit constamment des équipes de buste-
nari, les pieds dans l’eau, et armés de longues perches à crochet,
diriger les troncs énormes jetés pêle-mêle dans la rivière. Le long
de la vallée de Maileasa, on a construit une conduite pour descendre
le bois, alimentée par deux lacs artificiels. Il existe de même à
1. L. Mrazec et G. Munteanu Murgoci. Cercetâri geologice, III. Munfii Lotrului.
2. Murgoci. Grupul superior al cristalinului în Masivul Paringu.
9