région élevée et profondément déchiquetée des collines d’Arge?
(46 %) et de Jalomija-Dâmbovifa (35,5 %). Il est remarquable que
les dépressions suhkarpatiques forment une zone découverte (16 %).
Leurs terrasses limoneuses ont été de bonne heure défrichées et sont
encore un des coins de la Yalachie où la population est le plus dense.
Il en est de même de la riche région des collines de Prahova-Te-
leajna et du Buzeu (16 % et 20 %). La haute montagne est encore,
malgré la dévastation des pâtres et des bûcherons, couverte d’un
manteau imposant de forêts séculaires (74 %). Si, partout où les
habitations remontènt assez haut, on voit les hautes futaies se transformer
en prés-bois (col de Bran, Predeal, etc.), on trouve encore,
sur les pentes des Eogarash, ou dans le fond de vallées retirées,
comme celle du Lotru, près de Yidra, de véritables forêts vierges,
où la hache n’a jamais retenti, où la marche est rendue presque
impossible au milieu des troncs géants, tombés les uns sur les autres,
et pourrissant sur place.
La nature des forêts et leur état de conservation varient d’une
région à l’autre, avec les circonstances physiques, les conditions de
la propriété, les moyens de communication. Moins que partout ailleurs,
on ne saurait envisager en bloc le domaine forestier.
Bans la région des plaines, les forêts de chêne n ’ont jamais été
très étendues, mais nous avons déjà eu l’occasion de montrer que
certaines parties en avaient pu être, jadis, plus boisées. Actuellement,
les surfaces forestières sont des taillis bas de Quercus pubes-
cens et Q. conferta. Les seuls qui présentent quelque étendue appartiennent
à l’E tat, dont la part est ici plus grande que partout
ailleurs, surtout en ülténie 1. C’est l’E tat qui fait les frais des plantations
d’acacias, destinées à fixer les dunes de la terrasse danubienne,
à abriter et assainir les villages du Bârâgan. Les taillis de
chêne pédonculé, dans le fond des vallées humides (Jiu, Oltu, Yedea,
Argeç, -Jalomi(a) ont seuls quelque valeur pour l’exploitation.
La région des collines a dû être jadis une vaste forêt de chênes
mêlés de hêtres et de bouleaux, dans les parties les plus élevées, et
conserve encore en bien des endroits ce caractère, en dehors des
1- OIténie : Etat 45 %, particuliers 33 %, communes 13 %,ronne 7 %. domaines de la couronnMesu
n8t é%n.ie : Etat 32 %, particuliers 52 %, communes 8 %, domaines de la couCalculs
d’après la Harta psdurilor, type B.
vallées. C’est là qu’on trouve les espèces de chêne qui ont le plus de
valeur, surtout le Stejar (Quercus sessiliUora,), qui forme de véritables
futaies 1. L ’E tat roumain, héritier des immenses domaines des
couvents, après la sécularisation de 1863, possède encore une proportion
assez forte du massif forestier, surtout en Munténie, 44 %
(communes, 8,5 ; particuliers, 46,5). Le déboisement a, malheureusement,
pris, depuis longtemps déjà, des proportions telles, dans la
région du Buzeu et de la Prahova, qu’on peut se demander s il n est
pas déjà trop tard pour enrayer le mal.
La situation est presque aussi compromise dans la haute montagne,
qui, avec ses futaies séculaires de hêtres, ses belles forets de
sapins et d’épicéas, est la région forestière la plus riche en essences
d’une haute valeur, mais où l’E tat, seul propriétaire conscient de
son véritable intérêt, ne possède que 23 % de la surface boisée (particuliers,
73 % ; communes, 3 %),
Tous ceux qui ont parlé de la situation économique de la Yalachie,
ont dénoncé l’exploitation barbare des forêts de montagne. Jusqu’en
1840, il n’y avait aucune règle. Chacun coupait où et comme il voulait.
Les plus avisés laissaient quelques arbres élevés pour le repeuplement
naturel. Le paysan respectait naturellement de préférence
le hêtre, de valeur commerciale moindre que le sapin. C’est , sans
doute là une des raisons de la disparition des conifères, en dehors
de la zone élevée 2. L a||o i forestière de 1881 a soumis au régime
forestier les forêts de l’E tat, des communes, des établissements publics,
et celles des particuliers situées en montagne. Malheureusement,
le personnel manque pour surveiller l’application des règlements
3.
Actuellement, les forêts communales sont bien moins nombreuses
qu’autrefois ; la plupart ont été achetées par des particuliers, et l’on
ne saurait le regretter, lorsqu’on voit la manière dont sont traitées
les parcelles qui en subsistent, soit dans les monts du Lotru, soit
dans les monts du Buzeu (v. pl. G). A part quelques grands propriétaires,
qui possèdent des forêts entières, l’E tat, l’administration des
domaines de la Couronne, et celle des hôpitaux de Bucarest, sont
seuls à exploiter systématiquement sous le contrôle d’agents fores-
1. Vasilescu. Die Fortswirthschaftlichen Verhältnisse Rumäniens.
2. V a s il e s c u , op. cit.
3. Notice sur les forêts du royaume de Roumanie, Bue., 1900 IMinistère de
l’Agriculture, service des Forêts),