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 massif  cristallin  de  formation  très  ancienne,  portant  les  sommets  
 les plus élevés de toutes les Karpates méridionales, et méritant, par  
 les formes alpines de ses  cimes, le nom  classique,  mais encore  assez  
 mal  défini,  d’Mfpes  de  Transylvanie.  A  l’E.,  une  région  sédimen-  
 taire,  envahie  presque  entièrement par  le  flysch,  pauvre  en  individualités  
 montagneuses  assez  nettes  et  assez  élevées,  sauf  dans  le  
 voisinage du massif cristallin. D’un côté, une tectonique d’apparence  
 assez simple, mais qui porte  en réalité la trace d’efforts orogéniques  
 de date  et de direction variées, et dont les traits les plus importants  
 ne sont pas toujours ceux qui ont le plus d’influence sur le relief. De  
 l’autre,  un  ensemble  de  dislocations  qui  offrent  au  premier  abord  
 l’image  de  la confusion,  mais  dont  on  peut  en  somme,  reconnaître  
 l’origine,  et qui ont toujours  une  influence  décisive  sur le  relief. 
 Dans  les  Alpes  transylvaines  une  série  de  blocs  montagneux,  
 d aspect massif, d’altitude moyenne très élevée,  aux formes  lourdes,  
 trapues,  et qui ne  doivent la  ciselure  de leurs  cimes  et l’apparence  
 alpine  de  leurs  crêtes  qu’à  l’action  des  anciens  glaciers.  Dans  la  
 région  du  flysch  karpatique,  un  dédale  de  vallées  profondes  et  de  
 sommets arrondis, dominé par quelques massifs isolés dont les formes  
 hardies sont dues à la  nature des couches  qui les  constituent  :  calcaires, 
  grès ou conglomérats peu inclinés, propres à donner de beaux  
 escarpements.  Ici  des  vallées  longitudinales  peu  développées,  mais  
 de date très ancienne,  jalonnant  des dislocations  qui furent la première  
 ébauche  de  la  chaîne  karpatique;  des  vallées  transversales  
 étroites et sauvages, quelques-unes perçant la chaîne de part en part  
 comme  le  Jiu   et l’Oltu.  Là,  un  petit  nombre  de  vallées  longitudinales  
 de  type  jurassien,  mais  beaucoup  de  vallées  transversales,  
 souvent larges  et peuplées,  même  celles  qui,  comme  le  Buzeu,  traversent  
 de part en part la chaîne. 
 D’un  côté,  une montagne  d’abord  difficile,  n’offrant  que  des  cols  
 élevés, où toutes les communications d’un versant à l’autre sont,  dès  
 un temps immémorial,  canalisées par la  seule voie possible,  qui  est  
 celle  de  l’Oltu.  De  l’autre,  une  chaîne  riche  en  passages  aisés,  en  
 cols  voisins  de  1,000  mètres  et  vers  lesquels  des  vallées  faciles  
 donnent  accès. 
 t.  Distinction  nettement  indiquée  par  L.  Mrazec  et  T e is s e y re .  Le  sel  de  Roumanie, 
   Bue.,  1900. 
 La distinction  entre ces  deux régions  s’impose.  Leur lim ite  seule  
 pourrait  prêter  à  discussion.  Lehmann,  qui  veut  réserver  le  nom  
 d’Alpes  de  Transylvanie  à  la  région  allant  du  Retiezat  à  Piatra  
 Craiului  y  incorpore  ce  dernier  massif h  Cette  annexion  semble  
 inadmissible.  Nulle part,  dans  la  région  cristalline  il  n’existe  rien  
 qui  ressemble  à l’étroite  crête  calcaire  de  Piatra  Craiului.  Si  c’est  
 à  cause  de  son  élévation  et  de  son  aspect  alpin  qu’on  veut  la  
 rattacher  aux Alpes  transylvaines,  et  si  l’on  a  cru  trouver  dans  le  
 col  de  Bran  (Tôrzburgerpass),  une  dépression  assez  profonde  pour  
 servir  de  limite,  pourquoi  ne  pas  y  joindre  encore  le  massif  plus  
 élevé et plus alpestre du Bucegiu,  en prenant comme  lim ite la  coupure  
 autrement  nette  et  profonde  de  la  PrahovaP 
 On ne saurait encore admettre cette dernière manière de voir. Sans  
 doute, il faut se garder de suivre aveuglément comme guide le principe  
 géologique, une  division géographique  doit tenir compte  avant  
 tout du relief; des sommets d’aspect semblable et que ne sépare aucune  
 ligne nette  de  démarcation peuvent faire  partie  de  la même  région  
 naturelle, quoique étant de constitution géologique diff 'rente 2. Mais,  
 le  cas  est  ici  tout  autre.  Si  rien  ne  ressemble  dans  les  Alpes  de  
 Transylvanie à la crête calcaire de Piatra Craiului,  on y chercherait  
 aussi vainement un massif comparable au Bucegiu,  dont la crête  en  
 fer à cheval  s’abaisse doucement vers l’intérieur en suivant la  pente  
 des  couches  et  s’écroule  sur  le  rebord  extérieur  en  escarpements  
 grandioses, formés par la tranche des bancs de conglomérats.  On n ’y  
 trouverait  pas  non  plus  une  région  comparable  aux  environs  de  
 Rucâr,  plateau  calcaire,  crevé  de  dolines,  avec  pertes  fluviales,  
 canons, grottes et tous les phénomènes du Karst. Le massif de Leota,  
 îlot cristallin qui pointe à travers la couverture sédimentaire, rappelle  
 seul les sommets des Fogarash. En réalité la région entre Dâmbovij;a  
 et Prahova est une zone de transition,  de caractère mixte, mais  bien  
 plus  analogue  à  la  région  qui  lui  fait  suite  à  l’E.,  qu’à  celle  qui  
 s’étend à l’O.  La  dépression entre Piatra Craiului  et les  contreforts  
 du Berivoescu,  continuée par  le  cours  de  la  Dâmbovija,  voilà  bien  
 la  limite  la plus rationnelle  qu’on puisse  assigner  au  grand  massif  
 de caractère alpin, qui commence aux Portes de  Fer. 
 1.  P.  L ehma nn .  Die Südkarpaten zwisehen Retiezat und  Kônigstein,  Zeitschr.  d.  
 Ges.  (ùr  Erdkunde,  Berlin,  1885. —  P ax.  Grundzüge  der  Pflanzenverbreitung  in  
 den Karpaten,  adopte la même limite. 
 2.  Bôhm.  Enteilung  der  Ostalpen,  Geogr.  Abhand,  I,  3,  1887,dessus  très  nettement.   s’est  expliqué  là-