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A l’E. du Buzeu, le pays montueux et déchiqueté est relativement
peu peuplé (39 habitants par kilomètre carré). La population diminue
encore dans la région du Râmnic qui s’étend jusqu’au Milcov (24 habitants).
Ce n’est qu’en descendant vers la plaine qu’on retrouve une
bordure de villages, alignés au milieu de vergers.
L ’abrupt de la chaîne des collines de l’Istri(a dominant la plaine
valaque, disparaît au N. du Buzeu. Il est remplacé par une sorte de
glacis en pente douce, par lequel les coteaux tertiaires viennent se
raccorder insensiblement avec la plaine diluviale. Cette sorte de terrasse
inclinée s’observe très bien au N. de Buzeu, où les entailles des
rivières la montrent formée de cailloutis recouverts de limon. On
peut la suivre jusqu’à. Eocçani, souvent légèrement ondulée au débouché
des vallées, comme si elle devait son origine à des cônes de
déjection très aplatis, se recouvrant et se rejoignant par leurs bords.
Son sol aussi fertile que celui de la terrasse diluviale, mais singulièrement
mieux arrosé, a attiré la population (densité moyenne de,
86 habitants par kilomètre carré). Là, se groupent toute une série
de gros bourgs, entourés d’une auréole de hameaux. De grandes
villes, Eoc^ani, Itâmnicu-Sârat, marquent le contact de ce riche pays
avec la plaine.
CHAPITRE XII
La plaine de Munténie.
I. Caractères généraux. Le diluvium, le loess, la formation des vallées. —
II. La Haute Terrasse. Haute Terrasse d’Argeç. Haute Terrasse de Jalomita.
Haute Terrasse de Vedea. — III. La Basse Terrasse. Teleorman. Basse
Terrasse d’Argeç Bärägan. — IV. La terrasse du Buzeu. Vallées et lacs
steppiques.
I
Pour sentir toute la désespérante monotonie de la plaine valaque,
il faut la parcourir après un séjour dans la région si riche en contrastes
que nous venons d’étudier. L ’express le plus rapide paraît
trop lent pour franchir ces étendues, où l’oeil cherche en vain un
accident du sol, un bouquet d’arbres, une maison isolée. Qu’on imagine
les sensations du voyageur, au temps où les lourdes voitures des
courriers et la cârufa paysanne étaient les seuls moyens de locomotion
sur les routes, tour à tour changées en fondrières de boue, ou
blanches de poussière !
La plaine de Munténie, qui s’étend sur une surface de 31,260 kilomètres
carrés, ne peut cependant offrir absolument partout le même
aspect. Il n’est pas de région, si monotone soit-elle, où le géographe
ne puisse noter quelques différences locales, lorsqu’elle est suffisamment
vaste. E n fait, il suffit d’étudier la répartition de la population
dans la basse Munténie, pour reconnaître des contrastes assez significatifs.
S’il est vrai que les habitations soient extrêmement rares,
en général, à la surface de la terrasse diluviale, les vallées plus ou
moins profondément entaillées sont, au contraire, toujours occupées
par de nombreux villages. Certaines, comme les vallées de Jalom ija
et du Buzeu, sont même presque aussi peuplées que les coins les plus
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