de l’une et de l’autre par la jeunesse de son réseau hydrographique,
dont l’agencement trahit l’influence d’un lent affaissement vers 1E.,
et par la grande extension des plaines, conséquence de cet affaissement.
Le seul point où ses limites semblent réellement indécises
révèle pourtant à un oeil attentif une ligne de démarcation assez
nette entre le plateau moldave et la plaine du Buzeu.
Au point de vue du relief, la Yalachie semble donc bien justifier
l’opinion qui la fait généralement considérer comme une individualité
géographique. Il importe de voir si le climat et les manifestations
de la vie qui en sont l’expression offrent aussi dans cette
province des caractères originaux.
CHAPITRE II
L’Individualité de la Valachie.
Climat et Biogéographie.
I. La température. — II. Les précipitations. — III. Les vents eit le® types de
temps Crivet et Austru. — IV. La vie végétale. — V. La vie animale.
I
La Roumanie possède, depuis près de vingt ans, un service météorologique
régulièrement organisé h On peut donc penser que le
climat de la Yalachie est assez bien connu pour qu’une comparaison
en soit possible avec celui des régions voisines, et pour qu’on puisse
essayer de résoudre cette question essentielle : à quel type de climat
appartient le climat valaque?
P ar sa position à l’Orient de l’Europe, la Yalachie semble prédisposée
à jouir d’un climat continental, mais son voisinage du monde
méditerranéen peut la rendre encore sensible aux influences qui
prévalent dans la péninsule balkanique. E n fait, ce qui frappe le
plus l’étranger venu de l’Occident, c’est la rigueur des hivers et les
étés brûlants de la plaine roumaine. Il n’est pas rare de voir le
thermomètre dépasser 35° pendant les mois de juillet et août, tandis
qu’en janvier il descend fréquemment au-dessous de —25°. Le
maximum le plus élevé observé jusqu’à présent a été de 42“,8
(Giurgiu, 19 août 1896) ; le minimum le plus bas a été •—35°,6
(janvier 1893), soit un écart maximum absolu de 77°,8. A Bucarest,
la courbe des maximas moyens mensuels atteint 30° en juillet et
août, tandis que celle des minimas descend à ■—8° en jan v ier2;
l’écart des extrêmes moyens mensuels atteint donc près de 40°.
1. Voir la Bibliographie pour les publications de oe service dirigé par M. Hepites.
Sur les 386 stations existant actuellement, 201 sont en Valachie, parmi lesquelles
172 sont seulement des stations pluviométriques. Les plus anciennes sont Bucarest
(observations thermométriques depuis 1857, pluviométriques depuis 1864) et Braila
(depuis 1879).
2. Hepit es. Album: climatologique de la Roumanie. C’est à cette publication que
sont empruntées toutes les données relatives à la Roumanie.