B rada, devenu pendant quelque temps célèbre comme localité balnéaire,
et assez bien connu à tous égards |j
Son eau trouble répand une odeur caractéristique d’hydrogène
sulfure, qui se sent de loin ; elle a une couleur jaune verdâtre, parfois
une teinte de rouille causée par des algues (Oscillaria tennis) et
surtout un flagellé microscopique (Chlamydomonas Duvali), qui est
commun dans les chotts algériens. Le niveau varie de 0m30 à 1“50.
Les basses eaux laissent à découvert un sol de limon noir, onctueux,
recouvert, à la surface, d’une croûte épaisse de sulfate de natrium
cristallise, qui contraste avec la ceinture rouge formée tout autour
de l eau par des amas d’une grosse bactérie '(.Beggiatoa roseopersi-
cina). Les fourrés de plantes salines (Salicornia herbacea, Cheno-
podium glaucum, Lepigoninm marginatum) ajoutent encore une
note a cette étrange symphonie de couleurs.
L’origine de la salure de ces lacs a donné lieu à diverses interprétations.
Selon les uns, elle serait due au lavage des massifs de sel
karpatiques par les eaux souterraines qui viendraient ensuite reparaître
a la surface 2. On a remarqué avec raison que la composition
chimique des eaux analysées était défavorable à cette hypothèse, les
sulfates de sodium et de magnésium y étant bien plus abondants
que le chlorure de sodium h E n réalité, il semble bien qu’on ait
aftaire a de simples lacs de steppe, où la concentration des sels se
poursuit grâce à la diminution par évaporation des nappes d’eaux
dormantes. Le même processus a dû se produire, avec des proportions
autrement grandes, lors de la période de steppe qui a accompagné le
dépôt du .loess, et il est possible qu’une bonne partie des sels qu’on
trouve actuellement dans les lacs provienne du lavage meme. du loess lui-
Sales ou non, les lacs de la terrasse du Buzeu sont toujours des
centres d attraction pour la population, car ils occupent des dépressions
ou la nappe d’eau profonde est plus près de la surface du sol.
L est grâce a de larges ondulations, qui permettent de forer des
1 lS w ‘ ST m EnSClrr L8,dtSS.éChemen1, de Laoul Sârat) S i Blurului Géologie V
2. Gr. Stefanescd. Le dessèchement de Lacul Sàrat, loc. cit.
3. L. Mbazec et Teisseyhe. Le sel de la Roumanie, loc. cit. Gr Stefànescu donne
so d taT e34 d“ résidu sec des eaux de Balta Amara : chlorure de adee mmaagsnnééssiiuumm , ’ 33, 2g6e1 w; o, xyd1e S 0d.del ucmalI’c i1u8m)9,3 53 ,0! 3s6u6l.fate de magnésium, 27,33 ; oxyde
E. d e Ma r t o n n e . La Valachie, Planche G
xm. - Balta Alba, Lac de steppe
(Terrasse du Buçeu).
Phototyplo A. Borgorot & Cio. — Nancy.
xiv. - Végétation steppique, près de Balta Alba
(Carduus acanthoides, Eryngiuni, Althaea, etc.)