tiellem entL Des observations poursuivies pendant quelques mois
avaient permis de fixer le débit moyen de l’Oltu à Slatina à
1,477 mètres cubes, celui de la J al omit a à Slobozia à 168 mètres cubes,
celui du Jiu à Malu Mare varierait entre 18 et 800 mètres cubes 2.
Ces chiffres sont incontestablement trop élevés. En effet, rien qu’en
additionnant le débit moyen de l’Oltu, de la Jalom ija et du Jiu
(évalué à 200 mètres cubes), on a 1,846 mètres cubes, soit près de
59 kilomètres cubes par an, ce qui correspond à une couche d’eau de
925 m/m d’épaisseur, sur une surface de 63,800 kilomètres carrés,
drainée par l ’ensemble de tous les affluents valaques du Danube.
Or l’Olténie ne reçoit en moyenne que 752 m/m et là Hunténie
616 m/m de précipitations 3.
Les renseignements dont on dispose actuellement sont malheureusement
insuffisants pour arriver à des évaluations plus exactes.
En appliquant les principes dont Penck a fait un heureux usage dans
l’étude du Danube et de l’E lbe4, on peut arriver à des évaluations
approchées. Le total delà surface drainée parles affluents valaques du
Danube, y compris le bassin transylvain de l’Oltu, étant de 63,800 kilomètres
carrés, si l’on prend comme moyenne des précipitations, le
chiffre certainement trop élevé de 700“/m qui donne une masse de plus
de 44 kilomètres cubes par an, on trouve, en appliquant un indice de
consomption de 30 % s, que les rivières affluents du Danube en Va-
lachie, ne peuvent lui apporter plus de 15 kilomètres cubes par an,
correspondant à une couche d’eau de 230 m/m et à une augmentation
de débit pour le grand fleuve de moins de 500 mètres cubes par
seconde. La Theiss seule en apporte le double 6.
1 CfflRU, op. cit., donne le profil de Slobozia avec évaluations de vitesse et débit
(fig. 17) et un plan du pont de Târgu Jiu avec plusieurs profils donnés par cotes
(fig. 9), des plans avec cotes du lit d’inondation à Slatina et Ràmnic et des évaluations
de la section et du débit aux mêmes points.
2. Cheru, op. cit.
3. Hepit e s. Régime pluviométrique de la Roumanie.
i. P en ck . Die Donau, ïoc. cit. Untersuchungen über Verdunstung und Abfluss.,
Geogr. Abhandl., 1896. Der Oderstrom, Geogr. Zeitschr., 1899
5. On appelle indice de consomption le rapport de la quantité de pluie tombée
à la quantité d’eau écoulée dans l’artère fluviale drainant la surface considérée.
Penck a cherché à en déterminer avec précision les éléments. Nous ne pouvons
ici appliquer des procédés aussi rigoureux qu’on a pu le faire comme la Bohême. pour une région
6. Penck. Die Donau, ¡oc. cif.
Les affluents bulgares moins vigoureux que les affluents valaques,
doivent rester sensiblement au-dessous comme débit. Pour tout
l’ensemble du bassin du bas Danube, on trouve en appliquant le
même indice de consomption de 30 %, qui est incontestablement trop
élevé et en adoptant le chiffre moyen de 650 m/m de précipitations,
que l’augmentation de débit du grand fleuve ne peut dépasser
23 kilomètres cubes par an, 750 mètres cubes par seconde.
Si approximatifs que soient ces résultats, ils valent mieux que
rien. Ils nous montrent qu’on peut évaluer le débit moyen du Danube
à Bràila à près de 5,000 mètres cubes, puisqu’à Orsova, il en
roule 4,200, et qu’à Turnu Severinu on a trouvé d’après des observations
d’une année, 3,388 mètres cubes aux basses eaux, 10,307 aux
hautes eaux 1. Ces ehiffres cadrent bien avec celui de 6 000 mètres
cubes donné pour Tulcea, après que le Danube a reçu le Siret et le
P ruth 3. Ils pourraient même s’accorder avec les travaux de Hepites
qui a levé à Bràila un profil très exact du lit du Danube, et trouvé sa
vitesse à la surface égale à 1 mètre 3. E n effet, en prenant comme
niveau moyen du Danube 2m70 au-dessus de l’étiage, et comme vitesse
moyenne 0m50, on arrive à un débit de 5,000 mètres cubes.
Sur les 700 à 800 mètres cubes dont s’enrichit le Danube dans son
parcours de Severinu à Galafi, plus des deux tiers sont apportés par
les rivières valaques, il faut donc bien admettre que ces cours d’eau
ont une influence sur le grand fleuve. C’est ce que montre la comparaison
de leur régime avec celui du Danube, observé à Corabia, Giur-
giu et B r'ila (fig. 35), et surtout l’étude des cartes hydrauliques
quotidiennes.
Au printemps les crues des rivières valaques coïncident avec celles
du Danube, leur effet est surtout de retarder la marche du flux en
forçant les eaux à s’élever à l’embouchure. Cette montée est généralement
locale et ne se fait sentir ni en amont, ni en aval ; elle
atteint un hydrograde à l’embouchure du Jiu et de l’Oltu où elle
se m aintient en avril pendant 8 à 10 jours. La Jalomifa peut relever
le niveau de deux hydrogrades. A ce moment, on voit souvent les
eaux refluer dans le lit de la rivière affluente. C’est en juin et juillet,
quand le Danube commence à baisser avec de brusques poussées
1. Hepit e s, But. Soc. Geogr. Rom., 1883.
2. P enck. Die Donau.
3. H ep ites. Hydrographie du Danube à Bràila, in Climat de BrSila, Arm. mst.
Météor., 1898, XIV, pp. 94-96.