gai ¡en ou aquitanien) % L’état de clioses actuel, daterait de la lin
du pliocène ou du quaternaire, et c’est la formation des dépressions
subkarpatiques du côté de la Y alackie, qui aurait été la cause principale
du changement. Plus profonde que toutes les autres, la dépression
de Târgu Jiu dut, en s’affaissant, décupler la force érosive
des rivières karpatiques qui y débouchaient. L ’une d’elles, qui
devait former le Jiu, fut assez vigoureuse pour capter le Strell
supérieur, à qui le niveau relativement élevé du lac de Petroseny
n’avait jamais permis de pousser activement vers le S. sa tête de
source. Toutes les eaux confluant vers le bassin de Petroseny devinrent
ainsi tributaires du Jiu (fig. 13).
Figdre 13. — Schéma de l’évolution du réseau hydrographique du Jiu et du Streil
du miocène (A) à l’époque actuelle (€).
■Les surfaces supérieures à 1,000 m. sont marquées en grisé. — H. Hatzeg,
M. Meriçor, P. Petroseny, E. Lainici, B. Bumbesci
Il est permis de penser que cette capture ne fit que rétablir un
état de choses antérieur à la formation des bassins de Petroseny et
Hatzeg. C’est même ce qui la rendit possible. En effet, une capture
de rivière dans un couloir déjà encaissé, comme devait certainement
l’être déjà le défilé de Lainici, ne peut paraître vraisemblable, que
si on admet une ligne de partage des eaux assez basse entre les
deux bassins, formant un col, et comme une selle au fond d’une
vallée ébauchée. Or, on a constaté effectivement dans le défilé du
Jiu, des terrasses reconstituant comme un fond d’ancienne vallée,
et atteignant leur point le plus élevé près de Lainici. C’est là sans
doute, qu’était le partage des eaux antépliocénique.
1. -Lehmann a donné une bonne description du bassin de Petroseny. Das Thai
von Petroseny, Verh. Ges. {. Erdk. Berlin, 1884. — St e f a n e s ü ü . Etude sur les
terrains tertiaires de Roumanie, rattache les couches de Petroseny au Burdigalien;
Récemment encore on les a attribuées à l'oligocène (Hofmann).
Avant le miocène, il est probable qu’une rivière semblable au
Jiu actuel coulait déjà dans une vallée encaissée dans les schistes
cristallins, héritage d’une temps lointain où le drainage avait
commencé à s organiser en donnant naissance à des cours d’eau
qui suivaient la pente générale du sol de la pénéplaine cristalline,
recouverte par les calcaires jurassiques. Creusée en canon dans ces
calcaires qui formaient jadis une couverture continue, la vallée
continua à s’approfondir dans le soubassement cristallin lors de la
surrectiou de la chaîne 1
Cette histoire compliquée, et sans doute susceptible encore de
bien des retouches, est celle qui rend le mieux compte de toutes
les^ particularités topographiques et géologiques connues jusqu’à
présent. Elle montre , que la vallée transversale du Jiu est un des
traits les plus anciens de la structure des Karpates, puisque les
mouvements récents d’affaissement qui ont affecté la bordure S.
de la chaîne n’ont fait que rétablir un ancien état de choses Les
éboulis qui encombrent le lit du fleuve de blocs énormes, les m armites
d’érosion qui se rencontrent jusqu’à 30 mètres au-dessus des
eaux, attestent d’autre part la jeunesse de la vallée actuelle, la
plus sauvage qu^offrent les Karpates valaques.
m
Moins sauvage, moins étranglée, la vallée de l’Oltu n ’est pas
moins curieuse que celle du Jiu. Ce fleuve capricieux a déjà deux
fois jete en quelque sorte un défi à la nature en perçant des
chauies de montagne, lorsqu’il arrive dans la plaine de Pogarash
et Hermannstadt, et s’engage au coeur des Karpates, coupant perpendiculairement
les deux chaînes des Fogarash et les quatre anticlinaux
anciens qui les forment. Sa vallée s’étrangle à la Tour
Bouge, en traversant la première chaîne, s’élargit dans la région
senomenne et éocène de Brezoiu-Titesti, mais redevient une véritable
gorge lorsqu’elle scie les contreforts du Cozia pour aller
déboucher a Calimanesci, dans la zone du flysch éocène subkar-
patique. La route, entaillée dans le roc, s’élève jusqu’à 20 et