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suffisant à elle-même. La maison, avec l’étable gui lui fait face et
le grenier élevé au-dessus du sol par quatre pieux d’angle à une
hauteur de un mètre, est comprise à l’intérieur d’une cour qu entoure
une palissade formée de branches tressées autour de pieux verticaux,
ou de planches grossièrement ajustées. Parfois un portail surmonte
d’un toit en lattes comme celui de la maison donne accès dans cette
petite forteresse (v. pl. J). E n arrière s’étend le verger plante de
pruniers, dont les fruits servent à fabriquer la fmca, et le champ
de maïs, dont les épis dorés s’entassent à l’automne dans le grenier,
à l’abri des rats.
Dans la région des plaines, l’habitation est toujours plus simple.
La maison fait face directement sur la route. Le grenier se trouve
accolé à un des murs. Le jardin s’étend derrière.
Les conditions de construction sont d’ailleurs différentes suivant
la région. Le type le plus commun de maison dans toute la région
montueuse de la Yalachie est la maison en bois, construite à peu
près sur le modèle de la stîna de montagne, avec son toit en lattes
(sindrele), très incliné et dépassant de 50 à 80 centimètres (v. pl. I).
U n m ur de pierres sèches, élevé de 20 à 50 centimètres au-dessus
du sol, forme généralement les fondations. Le toit repose le plus
souvent, comme dans la stîna, directement sur les parois. L a plupart
du temps, les trous des murs sont bouchés avec de la terre
et la surface égale ainsi obtenue est blanchie à la chaux. Une
sorte de galerie fait le tour de la maison, abritée par l’avancée du
toit (pridvor). On y met des objets accessoires, on y étale lè linge,
on y mange et on y couche même en été. Au voisinage de la montagne
et dans les hautes collines d’O.lténie, on voit fréquemment
la galerie surélevée jusqu’à l m50 à 2 mètres au-dessus du sol, formant
balcon ; la maison présente alors un rez-de-chaussée, sorte de
cave ou cellier, et un premier, seul blanchi à la chaux (pl. I).
La maison en bois est la demeure préférée du paysan roumain.
Dans les villages pauvres, où l’on tend a rein placer le bois par le
pisé, les lattes par le chaume, Yungurean, ancien berger, ne peut se
passer de la maison rustique qui lui rappelle la stîna. La maison en
bois n’est cependant possible que dans un pays, forestier. Plus on
s’éloigne des Karpates, plus le bois devient cher. Les lattes ( çindrele)
en bois de sapin, qu’on va couper dans la montagne à la fin de
chaque été, sont vite hors de prix. Déjà, près de Târgu Jiu et Car-
bunesci, on rencontre des toits de .chaume. E n Muntenie, à partir