de la région des plaines sont plus agglomérés, souvent plus régulièrement
bâtis, mais, sauf quelques exceptions,liiver. aussi malsains en
Le groupement de la population rurale dépend d’ailleurs de conditions
très diverses; il est le résultat de l’adaptation de très anciennes
habitudes aux exigences de la nature physique et de la vie économique.
On peut reconnaître en' Valachie deux types principaux,
e groupement en Câtun, c’est-à-dire en hameaux de 200 à 300 habitants
en moyenne, qui est assez exactement localisé dans la région
montueuse et boisée (podgoria), le groupement en gros villages
(sai), special aux grandes plaines sèches et sans arbres (câmpu).
Les fermes complètement isolées sont rares.
Le Câtun est le mode de groupement proprement national. C’est
incontestablement le plus ancien, et c’est celui que le Roumain
préfère encore, partout où il est possible. On le retrouve chez les
Vainques du Rhodope et du Pinde | il existait chez les Roumains
de Macédoine au X IV e siècle ?. Au début du X V IIIe siècle, il est-
décrit en termes très précis par la Députation administrative chargée
de rédiger un rapport sur l’état financier de l’Olténie annexée à
Autriche en 1719. « Der Bauer ist hier zu Land nicht ansässig in
Dorftschaften wie m Teütschland und anderwehrts gesehen werden
sondern es befinden sich bald da, bald dorthen... drey vier fünf mehr
oder weniger schlechte Häuser 3. » Sans doute, c’était en partie un
mode de groupement défensif. Dans un pays de relief accidenté en
grande partie couvert de forêts, il est plus avantageux peut-être pour
échapper à l’ennemi de se disperser, de se cacher dans un repli de
terrain, dans une clairière écartée des routes. Il est peu de pays en
Europe ou l’etat d’anarchie, de pillages et de guerres continuelles
qui désolait les campagnes se soit prolongé aussi longtemps. La
Députation autrichienne le remarque expressément. Les hameaux,
dit-elle, sont éloignés des routes, à proximité des forêts et des hauteurs
voisines des montagnes « also dasz ein jeder solcher, wass er
m ir von weitem etwas zu komben (kommen) siehet, auf dem Sprung
fertig ist. j
1. Jib e c e k . Das Fürstentum Bulgarien. — W eigan d . Die A-Romünen.
RrI) X-IuP* ÖD 6t SdQeQ .Du?an (1348i> texte slavon e* irad. roumaine, Archiva Istorica.
TW VenraUungsdepulation über das bisherige Verhältnisz der
p. ïdrbrb (r3a1ir0a) . mN ouUs ncteorntshearnveonn-s lH’ourrtmhougzraakpi.h eD. oc. privitoare la istoria Rom., V I
Ce type de groupement s’est maintenu partout où la nature du
sol permet au Roumain de conserver ses habitudes ; c’est-à-dire dans
toute la Valachie, en dehors de la terrasse diluviale, et spécialement
en Olténie. Le calcul de la population moyenne du Catun 1 montre
qu’il varie entre 220 et 490 habitants dans la région des collines
d’Olténie, avec une moyenne de 378, entre 260 et 710 dans la région
des collines de Munténie 2, avec une moyenne de 350. Là en effet
rien ne commande un groupement plus serré. Partout de l’eau, dans
chaque repli du sol un ruisselet, une source ; la forêt, si ravagée
qu’ellè ait été, est encore partout prochaine, offrant les bois nécessaires
à la construction de la maison et à l’entretien du feu en hiver.
Au contraire, les plaines couvertes de loess ou de limon et
découpées en terrasses sèches et dépourvues d’arbres, qui s’étendent
le long du Danube en s’élargissant de plus en plus vers l’E., ne
permettent pas à la population de s’éparpiller. L ’eâu y est rare,
dans le Bârâgan, dans la terrasse du Buzeu, il faut des puits profonds
pour l’atteindre ; comme dans les plateaux limoneux du X. de
la Erance, comme dans les plaines hongroises, comme sur les plateaux
crayeux bulgares, les habitations sont amenées à se grouper
aussi nombreuses que possible dans les rares endroits où l ’eau est
voisine de la surface. Des villages assez considérables se forment
ainsi, groupés à l’origine d’une vallée sèche, sur la rive d’un lac ou
au bord d’une large dépression au fond humide. La population
moyenne du Câtun dans la région des niâmes dépasse 700 habitants,
et varie de 500 à 1,850. On trouve en Olténie de gros bourgs de plus
de 8,000 habitants.
La plupart de ces villages sont de date récente. La basse Munténie
n’a probablement commencé à se peupler qu’à la fin du Moyen-Age,
et les guerres ont toujours empêché le mouvement de continuer
jusqu’au milieu de ce siècle. Les paysans qui avaient le courage de
rester vivaient encore plus disséminés que les habitants des collines,
malgré les inconvénients de cette situation. La Députation autri-
1. II s’agit ici du Catun administratif, cjui peut comprendre plusieurs groupes
isolés d’habitations. Le résultat obtenu est par suite sensiblement supérieur à
celui qu’on obtiendrait si l’on avait le chiffre exact de la population de chaque
groupe isolé. Ces données nous manquent malheureusement. Notre calcul est fait
d’après le recensement de 1899 et l’Indicator official Comunelor Urbane rurale.
donnant la division officielle en cMune pour Chaque commune.
2. En mettant à part la région du talus des collines d’Argeç (840) où le groupement
a déjfi les mêmes caractères que sur la terrasse diluviale.