correspond celni des Balkans, qui le continue d une façon si parfaite
que lai coupure du Danube aux Portes de Fer apparaît comme un
accident. Le bassin inférieur du Danube n’est pas loin de former
une unité géographique, qu’on serait tenté de rapprocher de la
plaine du Pô ; un géologue éminent n’a-t-il pas marqué l’analogie
de l’arc formé par les Karpates et les Balkans avec celui de l’Atlas
et de la Cordillière bétique 1 ?
Les destinées de la Yalachie et de la Bulgarie ont d ailleurs été
longtemps communes. L’empire des Assans, au X IIIe siècle, était,
pu le sait, un empire bulgaro-roumain. Les traces d’influences
bulgares sont encore partout manifestes dans la langue et les traditions
roumaines. Actuellement même, l’ethnographie des bords du
Danube offre, des deux côtés, un mélange d’éléments roumains et
bulgares.
Loin de dissimuler ces difficultés, il importe d’appeler 1 attention
sur elles. C’est, en effet, montrer avec quelles régions la Yalachie
a le plus d’affinités et de relations naturelles. Les examiner de plus
près et voir jusqu’à quel point l’individualité de la Yalachie est par
là compromise, est le meilleur moyen pour penetrer plus avant la
nature et le caractère de cette région.
I I
Sans entrer dans une analyse détaillée du relief de la Yalachie
et des régions voisines, il est facile, en étudiant une carte d’échelle
moyenne, de découvrir certains traits qui différencient la Yalachie
de la Moldavie, aussi bien que de la Bulgarie prébalkanique. S’il
est vrai que la disposition du réseau hydrographique reflète, dans
l’ensemble, l’allure générale du relief, on peut constater qu’elle offre
assez de contrastes, de part et d’autre du bas Danube, pour justifier
une distinction fondamentale de ces deux régions (fig. 3).
Le drainage de la Yalachie s’effectue par un ensemble d’artères
fluviales toutes plus ou moins parallèles qui portent leurs eaux
au Danube, et dont la disposition donne l’impression d’un réseau
hydrographique encore très jeune. Les rivières principales suivent
la pente générale du sol ; leurs affluents se greffent plus ou moins
obliquement, en coulant toujours dans le même sens ; on n’en trouve
aucun qui coule dans le sens contraire à l’inclinaison générale du
1. Sdess. La face de la terre, trad. E. de Margerie, I, p. 646.
terrain, répondant à la définition des cours d’eau obséquents. Il est
difficile d’y soupçonner des phénomènes de capture.
Telle n’est pas la disposition des cours d’eau bulgares. Si le drainage
se fait là aussi vers le Danube, en suivant l’inclinaison générale
du pays prébalkanique vers le X., l’aspect du réseau hydrographique
semble témoigner d’une évolution plus avancée. A côté de
cours d’eau conséquents, suivant la pente générale du sol, on en voit
de subséquents, dirigés normalement aux précédents (tels la Busi(a,
affluent de la Iantra, et la lan tra moyenne) ; on trouve même des
cours d’eau obséquents, greffés sur les cours d’eau subséquents, et
coulant en sens inverse de la pente générale (tel le Kadikiôj, affluent
de la Iantra).
Ces contrastes ne sont pas accidentels; ils correspondent à un
passé géologique différent. Le pays prébalkanique est un plateau
secondaire émergé depuis longtemps déjà, tandis qu’un lac saumâtre
s’étalait encore sur la basse Yalachie, à la fin du tertiaire.
Il est encore d’autres différences qui méritent d’être notées, entre
le réseau fluvial en Bulgarie et en wUtyBh8$ Le caractère le plus
curieux du système de drainage dans cette dernière région est une
tendance à là déviation vers la gauche de toutes les artères princi