angulaires que forment des troncs d’arbi-es plus gros, plantés dans
le sol. Le vent passe librement à travers les intervalles non boucbés.
Parfois, il y a comme une sorte de soubassement en pierres sèches.
Le toit, deux ou trois fois plus haut que les murs, est posé dessus
comme un couvercle qui peut s’enlever et a la forme d’un batea|u
à carène droite, à avant et arrière plats. Il est en lattes de bois, clouées
les unes sur les autres comme des ardoises (sindrele). On y laisse
volontairement des trous, par où sort la fumée, mais qui livrent
aussi souvent passage à la pluie et à la neige.
A l’intérieur (v. fig. 21), de grosses poutres croisées supportent
les crémaillères en bois, de forme bizarre, auxquelles on suspend les
chaudrons servant à faire bouillir le lait. Des bancs, formés de troncs
d’arbres ou de planches, courent tout autour des murs, à la fois
table et lit. Des bâtons, fichés dans les intervalles des murs, sup-
F igure 21. — Vue de l’intérieur d’une stîna (Càrbunele dans le Puringu).
Dessin d’après nature.
La vue est prise dans la chambre d’habitation. On voit sur les étagères, à gauche,
diverses oale pots de terre, et une co[a broc en bois ; au fond, à droite, un plat
cenac et une plo§ca, (gourde en bois peinte); par terre, appuyée contre le mur,
une albia, auge en bois. A droite un cojoc pend à un bâton, des sacs de maïs
sont sur le banc. Au-dessus du foyer, la cSldare suspendue à une crémaillère en
bois de forme spéciale. Dans le fond, on voit la pièce où se fait la manipulation
du fromage, avec son plancher grossier;
portent des sortes de petites étagères et servent de porte-manteaux.
Le plus souvent, l’habitation est divisée en deux chambres, dont
l’une, encombrée de baquets, de grandes jarres et de sacs de peau
suspendus, d’où dégoutte le lait, est spécialement réservée aux manipulations
délicates qu’exige la fabrication du fromage. On n’y fait
jamais de feu. C’est dans l’autre pièce qu’on se tient d’habitude, et
qu’on couche, étendu sur les bancs rembourrés par les cojocs, ou sur
le sol, le dos tourné au feu, tandis que les chiens se cachent dans les
coins; c’est là qu’on se rassemble tous les soirs, après la rentrée et
la traite des brebis, autour d’un brasier gigantesque, où flambent
deux sapins entiers, et d’où s’élève une fumée suffocante, pour
prendre le frugal souper, deviser gaiement ou chanter quelque
chanson qu’accompagne la flûte du pâtre. C’est là que, pendant la
journée, tandis que les hommes et les jeunes gens gardent les troupeaux
dans les cirques et sur les cimes, les femmes, restées à la
maison avec les petits enfants et quelque vieillard impotent, font
cuire le lait dans les immenses chaudrons (câldare) préparent la
bouillie de maïs (mamaliga) et le fromage, frit avec du lard, qui
forment la nourriture préférée des bergers.
Les dépendances de la stîna sont : Yobor, sorte de parc, entouré
d’une palissade formée d’arbres entiers, couchés et maintenus par
des pieux, où l’on enferme les brebis pendant la nuit; et la strunga,
petite cabane où l’on fait la traite. Parfois, la strunga est annexée
au bâtim ent de la stîna (spécialement dans les monts du Buzeu) ;
elle forme alors une sorte de vestibule entre la chambre d’habitation
et la fromagerie. Le mur du fond est percé de deux ou trois portes
basses à côté desquelles s’asseyent les bergers, saisissant au bond,
d’une main ferme, les brebis qu’on rassemble par derrière et qui se
pressent, sans pouvoir passer plus d’une à la fois.
On observe d’ailleurs la plus grande variété dans les types de
stîne, suivant le nombre de moutons qui s’y rassemblent, la richesse
du propriétaire ou l’ancienneté de leur construction. Parfois la fromagerie
forme un bâtiment à part (spécialement monts de-Foga-
rash, v. planche E). Certaines stîne, récemment construites, ont
remplacé les trous, percés dans le toit pour laisser passer la fumée,
par des sortes de lucarnes par où n’entre pas la neige. Mais, ce qu’on
retrouve partout, c’est la construction en troncs d’arbres non équarris
et le toit en lattes, sorte de couvercle qui s’enlève tout d’une pièce.
Le toit est la pièce capitale dans la construction d’une stîna; c’est