viennent stationner, a Galaji et Brâila, les vapeurs et trois-mâts
anglais, allemands ou russes; c’est par cette route européenne,
jalonnée de villes cosmopolites, que la Valachie s’ouvre surtout aux
influences occidentales qui tendent à la pénétrer de plus en plus. CHAPITRE XVI
Ethnographie de la Valachie.
I. Les éléments étrangers. S— II. La population roumaine. Son origine. —
III. La question de l’origine des Roumains au point de vue géographique.
I
Malgré 1a, variété d’aspeots, dont nous avons tenté de donner une
idée, la Valachie représente une région d’une remarquable unité au
point de vue ethnographique. Placée au coeur de cette Europe orientale
où les remous des invasions et des déplacements de peuples n’ont
pu encore s’apaiser, aux portes de cette péninsule balkanique où la
mêlée des races est encore assez ardente pour compromettre l’équilibre
politique, elle offre ce spectacle étonnant dans un pareil milieu,
d’un pays ethnographiquement pur. Celui qui vient de traverser
l’Autriche-Hongrie, ou qui arrive du S. à travers la Macédoine et la
Bulgarie, accoutumé à entendre une nouvelle langue tous les cent
kilomètres, n’est pas peu surpris d’ouïr le même idiome d’un bout
à l’autre de la Valachie, de retrouver à peu près les mêmes types et
les mêmes coutumes de Vârciorova à Gralaji, de Predeal à Giurgiu.
La Valachie appelée aussi parfois la grande Roumanie (România
mare), méritait par là d’être le noyau du nouveau royaume roumain
dont elle renferme la capitale. L ’élément étranger y est très peu
de chose et habite à peu près exclusivement les villes.
Telle est, particulièrement, la situation des Juifs, qui forment,
même au point de vue légal, une population nettement à part de
tout le reste, en butte à une hostilité systématique. En Olténie, ils
sont à peu près inconnus. Ce n’est qu’en Munténie qu’on les rencontre
en proportion appréciable. Les départements d’Ilfov et de Râmnic