et de la région des collines avec la région de Câmpina-Vâleni et les
exploitations moins importantes du Buzeu, l’autre au contact de la
région des collines et de la terrasse diluviale, avec Baicoiu et Grlo-
deni. La première était connue déjà depuis longtemps, on y signalait
dès le début du siècle des sources de pétrole. En 1835, un puits foré
à Pàcurejâ (Prabova) donnait 23 tonnes par an 1 Mais c’est seulement
depuis trente ans que les recherches géologiques de Fuehs,
Sarassin, Coquand et autres, ont précisé un peu les conditions du
gisement 2 et c’est dans les dernières années que l’exploitation s’est
élevée jusqu’à faire de la Yalachie un des premiers pays producteurs
de pétrole.
Si les études scientifiques n’ont pas résolu la question si controversée
de l’origine du pétrole, elles n ’ont révélé aucun fait susceptible
de rendre un regain de vogue à la théorie généralement abandonnée
maintenant de l’origine interne. Elles ont montré que les
horizons pétrolifères existent dans presque toutes les couches tertiaires,
mais particulièrement dans le néogène, où la relation du
pétrole avec le sel est frappante. Leur richesse qui va généralement
en augmentant avec la profondeur est aussi plus grande dans les
régions fortement disloquées, si bien qu’il est souvent impossible de
savoir à quelle profondeur on retrouvera un horizon dont on a reconnu
la richesse. La région de Baicoi a révélé à cet égard des faits étonnants.
E n général c’est dans les anticlinaux que sont localisées les
venues pétrolifères les plus abondantes mais les plis néogènes sont
presque toujours renversés, souvent étirés, parfois complètement
laminés 3.
Il est très difficile de prévoir l’avenir d’un puits. Les rendements
sont généralement faibles, comparés aux autres régions pétrolifères,
mais les poches paraissent innombrables. L a présence de
sources n’est pas toujours un signe de la richesse d’une région ;
elles avertissent souvent au contraire de l’épuisement d’une poche
voisine de la surface. Les puits jaillissants sont relativement rares.
On en a eu pourtant des exemples fameux : telle la sonde n° 12
de la Steaua Româna à Câmpina, dont l’éruption dura plusieurs
1. F. H u e . A u pays du pétrole, p. 126.
2. La bibliographie du pétrole, jusqu’à 1880, se trouve très complète dans G o u li-
ciiam b a ro ff. Versuch einer allgemeinen Bibliographie der Petroleum Industrie,
1" Teil., St Petersburg, 1883. Pour être renseigné rapidement, voir Jaccabd. Le
pétrole, l’asphalte et le bitume, in-8”, 292 p., Paris, 1895. En ce manie, qui touche la RouT
ie t z e (Jahrb. K. K. Geol. R. A., 1883, p. 381) et S u e s s . La face de la terre,
at.u tIo, urre ndsee ignent suffisamment la période des recherches scientifiques s’étendant 1870-1880.
d.3 I. nLté. rM. bpaélzreocli. [D. iRstoruibmu.t,i on géologique des zones pétrolifères en Roumanie. Monit. 1902.
semaines, formant un lac de pétrole de plusieurs hectares, et secouant
au souffle du vent son panache de fumée à une hauteur de plus
de 50 mètres. Pendant 39 jours, la production fut de 7 wagons
par vingt-quatre heures. Ce ne sont pas toujours là les puits les
plus productifs, ils s’épuisent rapidement. On compte que la durée
moyenne d’une,sonde est de quatre à cinq ans.
F ig u re 44. — Exploitations de pétrole à Buçlenari près Baicoi'
(Dessin d’après une photographie).
Puits de recherche avec le soufflet (F) qui aère le puits, le miroir (M) qui renvoie
>la lumière à l’intérieur. H : hârdae,tonneau servant à remonter le pétrole. Dans
; le fond on voit une cheminée de sonde.
Le mode d’exploitation est resté encore en bien des endroits très
primitif. On commence par creuser des puits de recherche en grand
nombre. Chaque puits, d’un diamètre de l m50 est creusé par un
seul ouvrier. Yêtu d’une chemise de toile grossière, coiffé d’un casque
en fer-blanc pour protéger sa tête contre la chute des pierres,
l’homme, muni d’une pelle et d’une pioche, descend à cheval sur le
seau qui sert à remonter les déblais, et dont la corde s’enroule simplement
sur un tambour en bois. A partir de 15 mètres de profondeur,
l’air est rendu irrespirable par les émanations de gaz. L ’aération est
fournie par un grand soufflet mu par un homme et placé à l’orifice
(foale) la lumière est renvoyée par un miroir (v. fig. 44). Après
deux heures de travail, l’ouvrier remonte noir et puant. Quand le
pétrole commence à arriver, sa situation peut devenir dangereuse.