F igure 1. — Itinéraires de l’auteur en Valachie et Transylvanie.
H. Hermanatadt - F. Fogarash - K. Kronstadt - B. A. Baïa de Arama B T. Târgu Jm —
R. V. Bâmnicu V â lc e a - Cl . Càmpullung - Pi. Pitesti - Pl. Ploies« - B. Buzeu - R. S.
Râmnicn S ïrat - G. Clalan - Be. Braila - Ci. Calarasl - Bue. Bucarest. - S. Slatina -
T. M. Turnu Magurele — Cr. Craïova — T. S. Turnu Severinu.
Nous n’avons, au contraire, aucune bonne carte de la partie
roumaine des Karpates valaques, et d’ailleurs, on sait que la
meilleure carte peut tout au plus rappeler, mais non faire deviner
ce qu’est la haute montagne. Les excursions dans cette partie de
la Valachie prennent le caractère de véritables explorations. Ce
sont des expéditions qu’il faut organiser avec des provisions pour
huit ou quinze jours, plusieurs hommes et plusieurs chevaux pour
porter les bagages, les instruments et la tente, indispensable si
l’on ne veut coucher à la belle étoile ou dans les Stîne. Pour donner
une idée de l’imprévu de pareilles explorations, il nous suffira de
citer le fait suivant : le levé topographique au 1/10,000e des cirques
de Gâuri et Gâlcescu nous a permis de figurer près dune vingtaine
de lacs complètement inconnus, dont un de quatre hectares
de superficie.
On remarquera que nos excursions se sont étendues en dehors
de la Valachie, particulièrement en Transylvanie. Nous y avons
été conduit par le désir d’élucider les problèmes des percées fluviales
qui sont un des traits caractéristiques des Karpates
valaques.
Le travail de synthèse des données acquises, soit par des
études personnelles, soit par l’interprétation de documents originaux,
n’est pas la partie la moins intéressante, ni surtout la moins
délicate d’un essai de monographie géographique. On nous permettra
de dire comment nous l’avons compris.
Il est impossible de songer à l’exécution d’un travail de géographie
régionale, sans se trouver en présence- d’une difficulté de
plan, qui fait comme hésiter et trembler la main. Vaut-il mieux
suivre une marche analytique dans l’exposé des différents phénomènes
géographiques, en les prenant l’un après l’autre et les
étudiant séparément pour tout l’ensemble du pays considéré?
Vaut-il mieux adopter au contraire une méthode synthétique, qui
consiste à toujours grouper les phénomènes connexes, de façon
à faire ressortir leurs relations de cause à effet dans les différentes
divisions naturelles du pays?
La première méthode, souvent employée en Allemagne, a l’avantage
d’être plus favorable à la discussion des problèmes physiques
ou économiques, plus claire et plus didactique en quelque sorte,
mais on peut se demander si elle n’est pas contraire à l’esprit
même de la géographie régionale et si un pays est une machine
qu’on puisse ainsi démonter pièce par pièce ; il serait aisé de citer
des cas où son emploi abusif a donné des oeuvres d’une lecture
ingrate, plus rapprochées d’un dictionnaire encyclopédique, que
d’une oeuvre géographique.
La seconde méthode a le grand avantage, lorsqu’elle est habilement
maniée, de rendre plus exactement la physionomie de
chaque région, d’en faire saisir l’originalité. Plus près de la réalité,
elle nous présente un tableau vivant, complexe, par suite plus
difficile à comprendre ; moins analytique, elle est moins claire,
moins didactique ; elle ne se prête pas à l’approfondissement des