puits de 4 à 5 mètres de profondeur, que la terrasse du Buzeu, meme
dans sa partie la plus basse et la moins arrosée, est notablement
plus peuplée que le Bârâgan (16 habitants par kilomètre carré).
Les étendues incultes n’y manquent pourtant pas, et l’on y peut
encore traverser, pendant des lieues, les fourrés de chardons, hauts
de 2 mètres, mêlés aux grandes centaurées et aux délicates cépha-
lairës (v. planche G). Les vols de corbeaux s’abattent et s’élèvent
à chaque instant sur ces étendues désertes ; on les voit par groupes
de quatre à cinq sur chaque meule de foin ; au bord des marécages,
ils s’acharnent sur la vase craquelee, déterrant les vers et les racines.
Au printemps et à l’automne, les troupes d’oiseaux migrateurs traversent
à tire-d’aile la plaine desséchée ou verdoyante. ;
L a partie la plus élevée de la terrasse du Buzeu est sensiblement
moins sèche et moins déserte. Au-dessus de la courbe de 60 mètres
d’altitude, les vallons qui débouchent de la montagne se multiplient.
Les ruisseaux qui les suivent se perdent bientôt au milieu de bas-
fonds marécageux encombrés de roseaux. Mais l’eau est partout assez
proche de la surface. C’est par là qu’a comméncé le peuplement de
la terrasse du Buzeu, beaucoup plus avancé déjà que celui du Bà-
râgan. Les étendues incultes se réduisent. Les villages sont plus
nombreux. Le contact avec les collines est marque par toute une
série de villes marchés : kXizilu, Buzeu, Zilisteanca, flamme, Blà-
ginesci, l'oc^ani. Les grandes vallees Bamnic, Buzeu, sont néanmoins
de beaucoup les régions les plus peuplées ; la densité de la
population y atteint et y dépasse 100 habitants par kilomètre carré.
Avec ses vallées à peine entaillees dans le loess, et presque toutes
privées d’eaux courantes, avec ses lacs,et ses bas-fonds marécageux,
la terrasse du Buzeu donne l’impression d’une région où toutes les
forces naturelles sont comme endormies. XI n en est rien pourtant.
Nous l’avons déjà vu (chap. IY ), c’est justement ici que les trem blements
de terre qui secouent de temps en temps le sol de la Yalachie
sont le plus fréquents. Ces mouvements du sol semblent témoigner
que l’affaissement de la plaine valaque n’est pas un processus achevé.
Nulle part cet affaissement n’a été plus intense que dans le Bâra.gan
et dans la région du Buzeu, ou il a puissamment contribue a donner
au pays son cachet original en paralysant l’érosion et arrêtant les
eaux courantes.