Ces deux cultures, qui sont la base de toute l’économie rurale, sont
réparties de façon assez inégale dans les différentes régions naturelles,
et la prédominance de l’une ou de l’autre est due, tant aux
caractères physiques du sol et du climat, qu’aux conditions de la
propriété. Malgré l’insuffisance des statistiques officielles par départements,
on peut se rendre compte de la prédominance du maïs'dans
les régions montagneuses, et du blé dans la zone des plaines (fig. 39
et tableau II) h
Le maïs, qu’on sème au printemps surtout, est une céréale parfaitement
adaptée au climat de la région des collines de Yalachie, plus
pluvieux et moins sec que celui de la basse Munténie. De fortes
chaleurs d’été lui sont moins nécessaires que d’abondantes pluies de
printemps et un sol frais jusqu’à l’entrée de l’automne. Sa culture
exigeant relativement peu de soins, et d’un rendement assez constant,
convient à un pays de petits propriétaires où chacun a sa vache,
son jardin et son champ. Les grands domaines sont rares dans la
haute Yalachie, habitée depuis plus longtemps que les plaines step-
piques de Munténie; le paysan, qui tâche toujours de vivre du seul
produit de ses mains, préférera, même dans la plaine, le maïs, qui
lui donne la mamaliga, base de sa nourriture, et sert à engraisser le
porc et les poules. A peu près tout le maïs produit en Yalachie est
consommé sur place, tandis qu’une forte proportion du blé est
exporté.
Le blé est une céréale dont les exigences sont différentes de celles
du maïs. Les sols secs et chauds lui conviennent par-dessus tout.
Les années pluvieuses, qui donnent les meilleures récoltes de maïs,
sont les mauvaises années pour le blé. La culture exige plus de
soins et donne des résultats plus rémunérateurs, mais expose à de
véritables désastres, quand les grands froids arrivent avant que la
germination des semences d’automne soit assez avancée2. Aussi le
blé est-il la céréale préférée des grands propriétaires, et les raisons
économiques s’ajoutent aux raisons physiques pour en faire la culture
la plus répandue dans toute la région de caractère steppique,
qui s’étend sur la basse Olténie et sur la plus grande partie de la
1. La proportion des surfaces ensemencées en blé et en maïs est à peu près
la même dans les départements de plaine, mais il faut compter que la valeur du
blé est beaucoup plus grande pour une même surface cultivée et pour une production
égale.
2. Cornu Munteanu, op. cit.
Figure 39
Culture des céréales en Yalachie :
A Sur MO hectares de la surface totale, combien sont cultivés en céréales.
B Sur 100 hectares cultivés en céréales, combien Sont ensemencés en blé,
' C Combien en maïs.
1 moins de 10 % — 2,10 à 20 — 3, 20 à 30 — 4, 30 à 40 • 5, 40 à 50 — 6, 50 à 70 —
1 7, plus de 70.
Pour les noms des départements et leur part' à chaque zone naturelle, voir
figure 38. •