III. — Carte des pluies.
Cette carte a pour base le mémoire de M. S. Hepites, Régime plu-
viométrique de Roumanie, Bue., 1900.
Nous avons utilisé tous les chiffres portés sur la carte jointe à ce
travail et qui représentent des moyennes de 15 années (1884-1898).
Mais nous avons modifié assez souvent le tracé dés courbes pour que
notre carte puisse être considérée comme autre chose qu’une reproduction
de la carte de Hepites.
Ces modifications ont eu pour but de mettre en évidence l’influence
du relief sur la pluviosité, sensible déjà dans un certain nombre de
cas sur la carte de Hepites. Les données qui nous ont guidé dans ce
travail délicat d’interprétation géographique sont les suivantes :
L a connaissance de la direction des vents pluvieux (v. chap. II),
l’analogie avec des cas semblables, où l’expérience a maintes fois
vérifié la loi que les dépressions sont le siège de minima pluviomé-
triques, enfin des observations répétées pendant nos excursions et
nos séjours parfois assez prolongés en montagne. Le minimum qui
s’étale dans notre carte sur la vallée du Lotru et la dépression centrale
des Eogarash, a été figuré ainsi malgré l’absence de toute station
pluviométrique dans cette région.
E n l’absence d’un travail d’ensemble récent sur les pluies en
Hongrie, on s’est servi pour la partie de l’arc karpatique extérieure
à la Yalachie des chiffres de la carte des pluies, publiée dans le
Physikalischer Atlas de Chavanne. Malgré l’inconvénient qu’il y a
à utiliser pour une même carte des moyennes pluviométriques ne se
rapportant pas à la même période, nous avons préféré agir ainsi
plutôt que de présenter l’image toujours déplaisante de courbes
hyétométriques s’arrêtant à une frontière politique. On doit considérer
le figuré en territoire hongrois ainsi qu’en Bulgarie et Serbie,
comme une indication schématique de points de comparaison.
IV. — Carte botanique et forestière.
La rédaction de cette carte a été inspirée par les principes suivants
:
1° La carte botanique la plus intéressante pour le géographe est
celle qui donne l’extension des formations végétales plutôt que les
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limites floristiques, principe qui ressort nettement d’un livre tel que
celui de Schimper (Pflanzengeographie auf physiologischer Grund-
lag e);
2° Les formations végétales sont souvent assez bien caractérisées
par une ou deux espèces arborescentes qui y prédominent. E n sorte
qu’une carte botanique et forestière est en même temps une carte
botanique vraiment géographique, ainsi que l’a montré Flahaut
(Essai d’une carte botanique et forestière de la France Ann. de
Géogr., 1897, pp. 289-312).
Au lieu de distinguer des zones caractérisées par tel ou tel arbre,
on a jugé préférable de donner l’extension réelle des forêts, en distinguant
par un figuré spécial chaque essence prédominante. La
publication de la Harta pàdurilor au 1/200,000° nous a rendu possible
ce travail. On saisit facilement l’avantage d’un pareil mode de représentation.
E n même.temps qu’il indique l’extension des grandes zones
botaniques, il permet d’apprécier l’état actuel du paysage végétal,
transformé par les défrichements, dans les différentes régions. Dans
chaque zone il distingue au moins deux types de station et d’associations
végétales caractéristiques : forêts et espaces découverts, qui
peuvent comprendre les stations de prairies, les champs cultivés, etc.
L’extension de la région steppique ressort au premier coup d’oeil
de l’examen d’une pareille carte. On en a d’ailleurs marqué la lim ite
par un trait fort ; et l’on voit que la situation et l’extension en sont
tout autre qu’on ne pouvait le reconnaître jusqu’à présent, d’après
les cartes existantes. E n avant de la zone steppique, nous avons distingué
une zone de steppe de transition, assez large en Olténie, moins
étendue en Munténie et caractérisée par la présence de bois encore
assez importants, dans les plis de terrain, les vallées et les endroits
en général peu humides.
U n certain nombre de formations végétales spéciales ont été en
outre distinguées : les formations de saules si caractéristiques pour
le Danube et les vallées humides de la plaine, — les formations de
roseaux — enfin les formations halophiles des vallées et lacs salés,
soit dans la région steppique, soit dans certains points (très limités)
de la zone des collines. On ne doit pas oublier, que pour rendre sensible
la présence de cette dernière formation on a dû presque toujours
la représenter comme bien plus étendue qu’elle n’est en réalité.
Notons enfin que l’extension des forêts et la distinction des essences
ne peuvent être considérées comme exactes qu’en territoire roumain.