CHAPITRE X
L’Olténie.
I. La zone des dépressions subkarpatiques. II. Le haut plateau de Mehedinti.
III. Les collines d’Olténie. Hautes collines et basses collines. — IV. La
terrasse diluviale d’Olténie. — V. Le val d’Oltu.
Passer de la description des Karpates à celle des collines et de la
plaine valaque, c’est suivre, en quelque sorte, la marche de l’élément
roumain dans la colonisation et le peuplement de la Yalachie.
Commencer cette étude par l’Olténie, c’est aussi s’attacher d’abord
à la région qui semble la première avoir eu une vie historique. La
civilisation romaine avait imprégné l’Olténie bien plus fortement
que la Munténie, et les recherches les plus récentes montrent qu’elle
dut être le berceau du premier état roumain indépendant.
Il n’est pas besoin de rappeler les caractères physiques qui séparent
nettement les deux provinces valaques. L’Olténie est de beaucoup
la plus montueuse. Le relief seul permet d’y distinguer des régions
naturelles, qui, par la nature du sol, le climat, l’économie rurale et
le mode de peuplement se différencient également bien l’une de
l’autre.
I
La plus nettement marquée est sans doute la zone des dépressions
subkarpatiques, dont nous avons déjà reconnu l’importance.
Lorsqu’on gravit en partant de Kovaci les contreforts méridionaux
du massif du Paringu, on s’élève d’abord sur des terrasses de
cailloutis, ravinées par des vallons aux flancs couverts de bouleaux.
Avant d’entrer dans la forêt, la vue s’étend au loin vers le S., et la
topographie apparaît comme un plan en relief. La vallée du Gilortu
semble s’étaler démesurément au sortir de la montagne, un observateur
non prévenu croirait que le fleuve longe le pied des K arpates
; des buttes élevées aux flancs assez raides forment comme le
flanc S. de cette grande vallée naturelle et des ondulations du sol
les continuent à perte de vue. En réalité, le Gilortu ne suit pas le
pied de la montagne ; il perce les collines élevées en une vallée
étroite, dont on peut voir l’entaille et se dirige droit vers le S. La
large dépression où il s’étale aux environs de Kovaci est une
dépression subkarpatique. Une étude détaillée m ontrerait que des
terrasses de cailloutis en occupent le fond, plat comme un ancien
lac. En s’élevant plus haut, du sommet du Cerbu, on pourrait voir
toute une série de dépressions semblables, s’étalant jusqu’à Polo-
vraci, entre les Karpates et les collines tertiaires.
W. E.
Mâgura Slatiorului
Figure 26. | | Dépression subkarpatique de Horezu.
Vue prise de la route de Vâideni au Balota. Dessin d'après une photographie.
Quel que soit le point où l’on tente l’ascension d’un pic élevé, le
même spectacle s’offre aux yeux d’un observateur attentif. Si l’on
part de Yâideni pour monter au Balota, le sommet le plus élevé des
monts du Lotru, la vallée du Luncaveju apparaît bientôt entaillée
dans une sorte de terrasse que domine la crête élevée de Mégura
Slatiorului, le point le plus élevé des collines d’Olténie (fig. 26).
A 100 kilomètres plus loin, à l’O., il suffit de gravir le Dealu
Pàeruiei, au-dessus de Tismana, pour retrouver le même spectacle.