qui déterminent les variations de niveau du fleuve allemand et hongrois.
Il est donc indispensable de rappeler brièvement les caractères
du régime du Danube avant son entrée en Yalacliie, tels que des
travaux remarquables nous les ont fait connaître h
L’influence écrasante des affluents de droite, Hier, Lech, Isar,
Inn, fait du haut Danube un véritable fleuve alpin avec crues d’été
(juin), déterminées par la fonte des neiges. Les basses eaux coïncident
avec les maigres des affluents alpins, et avec la période de sécheresse
relative qui caractérise le régime continental des pluies 2.
A Tienne et Budapest, le Danube est encore un fleuve alpin par
ses crues d’été, mais la période de sécheresse tend à se transporter
en automne 2. Enfin, après avoir parcouru la plaine pannonique, reçu
ses derniers affluents alpins (Drave et Save) et s’être enrichi de
l’énorme masse d’eau de la Theiss, collecteur de toutes les pluies qui
tombent à l’intérieur de l’arc karpatique, le Danube arrive à Orsova
complètement transformé. C’est déjà un fleuve imposant, roulant une
masse d’eau de 4,280 mètres cubes par seconde, et dont le régime
reflète un climat continental 2. Sans doute, les crues d’origine alpine
s’y font encore sentir, mais retardées et amorties par la traversée de
la plaine hongroise, elles mettent près de un mois à venir de Passau
à Orsova et ne réussissent qu’à m aintenir jusqu’en juillet un niveau
élevé. La montée commence plus tôt et est due à d’autres causes. Le
maximum atteint en mai est le résultat des pluies de printemps et de
la fonte des neiges sur des montagnes moins élevées que les Alpes.
Il y a deux minima : un minimum d’hiver, dernière trace de l’influence
du régime alpin, et un minimum d’automne, dû à la période
de sécheresse qui caractérise le régime continental des pluies, coïncidant
en été avec de très fortes chaleurs et une évaporation active.
Par la masse de ses eaux et la majesté de ses mouvements, le
fleuve semble être prêt d’être arrivé à un état d’équilibre. L ’augmen-
1. Penck. Die Donau, Schr. d. Ver. p Verbr. naturwiss. Kenntn. Wien, 1891,
en offre le meilleur résumé. Cf. Schweiger-Lerchenfeld. Die Donau als Vôl-
kerweg, Schiffàrtsstrasse und Reiseroute. — Sieger a donné dans le Geogra-
phisches Jahrbueh, 1894, pp. 270-272 (cf. les Berichte des années suivantes sur
l’Autriche-Hongrie), une bibliographie très complète de tous les travaux sur
l’hydrologie du. Danube.
2. j. F. M. Av. M. VSÂJri ji. A*. s, 0. X.
Linz..... 0,645 0,816 1,00 1,256 1,50 1,804 1,651 1,527 1,318 0,830 0,777
Pest . 1,75 2,10 2,16 2,66 2,83 2,94 2,69 2,é0 2,13 1,59 1,52
Orsova. 2,069 2,448 3.112 3,694 3,822 3,417 2,856 2,356 2,047 1,650 2,347
tation brusque de pente, dans la traversée du défilé des Portes de
Fer, ne change rien au régime qui est sensiblement le même à Turnu
Severinu 1 qu’à Bazias et Orsova, car si la vitesse du courant augmente,
les étranglements du lit fluvial jouent d’autre part le rôle
d’écluses arrêtant l’élan des grandes crues.
Cependant avant d’atteindre la mer Noire, le fleuve doit parcourir
950 kilomètres, à travers des pays steppiques, il reçoit des affluents
assez nombreux, s’ils paraissent peu de chose auprès de l’Inn ou de
la Theiss. Ces influences ne peuvent manquer de modifier son caractère
dans une certaine mesure.
II
Le régime des affluents bulgares du bas Danube échappe complètement
à l’analyse, faute de documents. D’après l’étendue de leur
aire de drainage (environ 41,000 kilomètres carrés), on peut conjecturer
qu ils apportent une masse d’eau notablement plus faible que
les affluents valaques, sans offrir rien qui les en distingue nettement
dans les variations de leur débit.
Les affluents valaques ne sont guère mieux connus. Le travail de
1 ingénieui Chiru, sur la canalisation des rivières roumaines 2 était
jusqu à 1900, la seule source où l’on pût puiser quelques renseignements
sur la vitesse, la largeur et la profondeur moyenne des
différents cours d’eau,-avec des indications sur le débit moyen de
l’Oltu, du Jiu et de la Jalomija, d’après des observations faites
pendant quelques mois en vue de la construction de ponts. Depuis
le mois de novembre 1900, le Service hydraulique du Ministère des
travaux publics Roumain a commencé à publier des cartes quotidiennes
donnant les cotes du Danube, et celles d’un certain nombre
de rivières en deux ou trois points. C’est en nous servant de ces cartes
que nous avons calculé les moyennes, établi les courbes et dégagé les
conclusions que nous présenterons ici 3.
l ? us ie.s chiffres relatifs au Danube sont empruntés à Hepit e s. Niveau du
nn u u i 7A~?eSSUS ? age m La Pluie en Roumanie, Ann.pp. 169*170 (moyenne de 20 années], Inst. Météor. XIV B
■. 2. C hiru. Canaüsarea rîurilor çi irrigafluni, Bull. Soc. Géogr. Rom., Bue. 1893.
3. Ces cartes nous ont été obligeamment communiquées par la Direction du
service. Il n'est pas besoin d’insister sur la valeur relative des résulWs obtenus
avec les observations d’une si courte période. Nous avons dû interpoler un certain
nombre d observations manquantes. Cependant il a paru utile de publier ces
moyennes, vu 1 absence complète de renseignements sur les rivières valaques.
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