Ils soufflent à peu près
toute l’année sans qu’on
puisse noter dans les
moyennes mensuelles une
prépondérance marquée de
l’une sur l’autre en aucune
saison \ Leurs caractères
sont pourtant complètement
différents.
Le Crivef est, de tous les vents, le plus violent ; sa vitesse moyenne
annuelle est de 4m8 ;
N . elle atteint et dépasse
fréquemment 20 mètres.
C’est lui qui fait
en été monter le thermomètre
au-dessus de'
35° ; c’est lui qui en
hiver amène les descentes
les plus brusques
de la température.
Enfin, c’est le
vent pluvieux par
excellence. Le total.
F igure 7. - Rose pluviométrique de Bucarest. deg préoipitationsannuelles
à Bucarest se décompose de la façon suivante :
28 % arrive par vents du N.
48 % — — de l’E.
14 % — ï l Ë l f <lu S-
29 %• de l’O.
1 % — par calme.
E n faisant le calcul pour les 16 directions, on peut construire une
rose pluviométrique qui rend encore plus sensible 1 influence du
Crivef, sur la pluie 2 (fig. 7).
L'Austru est, au contraire, un vent plutôt sec. Lorsqu’il souffle
depuis un ou deux jours, il n’est pas rare de voir l’humidité relative
1 N -E et E. : J. 36 25 31 44 39 30 33 41 39 42 35 D. 33
S.-O. et 0. : 40 38 37 22 25 31, 27 22 23 30 37 38
2. Chiffres inédits obligeamment communiqués par M. Hepites.
tomber au-dessous de 40 %. La limpidité qu’il donne à l’air favorise
le rayonnement et amène en hiver des températures très basses qui
dépassent même celles causées par le Crivef ; mais, en été, il apporte
un air plus frais que le vent du N.-E.
Le Crivet et l’Austru sont déterminés p ar la position des centres
de haute et de basse pression barométrique, et l’on peut dire qu’ils
correspondent chacun à un type de temps vraiment caractéristique
pour la Yalachie.
Il arrive fréquemment que l’aire de hautes pressions, connue sous
le nom d’anticyclone de Sibérie, se déplace vers l’O. et envahit
l’Europe septentrionale. Le baromètre s’élève, à Moscou, au-dessus
de 785 m/m, et des températures très basses régnent dans toute la
Russie. Le monde méditerranéen, plus favorisé, offre, avec ces plaines
glacées, un contraste thermique violent, dont le résultat est la formation
d’une aire de basses pressions qui s’étale le plus souvent sur la
mer Ionienne. L’anticyclone russe et le cyclone méditerranéen, voilà
les deux pôles météorologiques pour la Yalachie, voilà les deux
grands centres d’action de l’atmosphère d’où dépend toute la vie
climatologique du pays. Suivant qu’ils prennent plus ou moins
d’importance, qu’ils se rapprochent ou s’éloignent, les vents, la tem pérature,
l’humidité d ejjair, tout va changer.
Lorsque la dépression de la m er Ionienne se creuse en même temps
que la pression s’élève à Moscou, l’air se met en mouvement du N.-E.
vers le S.-O. C’est le Crivef qui balaye toute la Yalachie; la température
baisse brusquement de plusieurs degrés; dans la plaine, les
arbres plient, sur le Danube,
des vagues s’élèvent, capables
de faire chavirer les petites
embarcations.
Ce type de temps a été merveilleusement
réalisé pendant
la première semaine de janvier
1893 (v. fig. 8). Le 4, au matin,
les températures allaient croissant
et la pression décroissait
du N. au S. dans l’Europe orientale.
A Moscou, le thermomètre
atteignait ;—30° et le baromètre
se tenait à 790 “/m. A Bucarest,
Figure 8. & Type de temps caractéristique
du Crivef (4 janvier 1893), d’après
le Telegraphischer Vienne. Wetterbericht de