
PRÉFACE.
A . c h a q u e découverte et surtout à chaque nouvelle
doctrine, on a coutume de demander : comment l’auteur
en a-t-il eu la première idée ? Quoique les memes
objets ne conduisent pas les différens individus aux
mêmes méditations; cependant lorsque ces objets sont
rapprochés et présentés avec ordre, ils font naître dans l’esprit
du lecteur des idées si analogues à celles de Fauteur,
et souvent la découverte lui paroît une chose si naturelle,
qu’il est disposé à s’écrier : comment ne l’ai-je pas
faite depuis long-temps ?
C’est ce qui est arrivé à l’égard de ma doctrine dont
l’origine repose sur des faits très-ordinaires et naturels.
La plupart de ceux qui ont entendu mes leçons, se
sont dit, et je suis persuadé que le plus grand nombre des
lecteurs se diront, en finissant la lecture de cet ouvrage ;
comment se fait-il qu’on ait méconnu ces vérités ?
Dès ma plus tendre jeunesse, je vécus 1 au sein de ma
famille, composée de plusieurs frères et soeurs, et avec un
grand nombre de camarades et de condisciples. Chacun
de ces individus avoit quelque chose de particulier, un talent,
un penchant, une faculté, qui ledistinguoit des autres,
1 C’est Gall qui parle.
1. a