
gangrène et deviendront gommeuxs’il les taille avec excès, O O o
et la paysanne qui sait quelle espèce de fourrage peut donner
à sa vache un lait plus abondant et de meilleure
qualité, ont tous deux le droit de se moquer gaiement
du philosophe , qui, avec tous ses principes généraux,
ne peut ni élever un arbre, ni produire du lait.
L’utilité la plus importante qui puisse résulter de
l’anatomie comparée pour la physiologie , c’est de conduire
à la connoissance des généralités , des lois et. des
gradations de l’organisme animal. Si elle ne tend vers ce
but, l’étude de l’anatomie comparée aura bientôt une
telle étendue que plusieurs âges d’hommes n’y suffiront
plus. Et que nous en reviendra-t-il de connoître tous les
muscles de la chenille et du chameau, toutes les formes
des os et des intestins des animaux depuis la musaraigne
jusqu’à la baleine ? Si nous avons fait entrer l’anatomie
comparée dans nos recherches, ce n’est qu’autant qu’elle
pouvoit nous servir pour arriver à la découverte des lois
de l’organisme. Nous pouvons même dire en faveur de
ceux qui viendront après nous, que, dans cette étude, il
ne faut que rarement recourir à des animaux étrangers.
Les nerfs prennent aussi bien naissance dans la substance
grise de nos chats et de nos chiens, que dans celle
des tigres et des adives ; et nos amphibies, nos poissons
et nos oiseaux ne nous offrent pas moins d’occasions
d’observer l’accroissement graduel des divers systèmes
nerveux et leurs appareils plus ou moins multipliés ,
que les amphibies, les poissons et les oiseaux des pays
étrangers. Nous savions depuis long-temps que les appareils
de l’organe visuel sont plus simples dans les animaux
des classes inférieures que dans les autres, avant
d’avoir vu que le nerf optique de la seiche sort immédiatement
de deux gros ganglions réniformes pour entrer
dans le globe de l’oeil sous l’aspect de larges cordons
fibreux.
Il est des gens qui rejettent absolument toute application
de l’organisation des animaux à l’organisation de
l’homme. Selon eux, les animaux ont trop de parties qui
manquent à l’homme, par exemple, les antennes, les
cornes, les ailes, les pieds palmés, les nageoires , les
queues, etc.; les penchans et les facultés de l’homme ne
doivent avoir aucune analogie avec l’instinct et l’industrie
naturelle des animaux; enfin, ajoutent-ils, l’on voit
partout la nature exécuter la même fonction avec des
organes entièrement différens.
Quant à ce qui concerne l’application de l’anatomie
comparée du cerveau des animaux à la physiologie de
cette partie, nous en traiterons en détail dans notre ouvrage.
De ce que le boeuf a des cornes et la sauterelle
des pieds à sauter, il ne s’ensuit pas, nous l’avouons, que
l’homme doive aussi avoir ces parties; mais nous pensons
que ces différens organes sont affectés à des opérations
différentes, et que l’on a tort de donner le nom de vision
à l’irritabilité du polype et des plantes pour la lumière ;
celui de respiration à l’absorption et à la décomposition
de I air par les trachées des insectes ; et celui de jnari.
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