
gonistes ne prennent pas le temps de connoître notre
doctrine avant d’entreprendre de la réfuter. La plupart
se débattent plutôt contre les inepties qu’ils y glissent
que contre nos véritables opinions; manière d’agir qui
décèle moins un véritable zèle pour la vérité que des
motifs d’une autre source. Une découverte resteroit néanmoins
très-imparfaite, si elle obtenoit trop promptement
un assentiment sans réserve. Pour que tout aille
bien pour son auteur, il lui suffît de vivre sous un gouvernement
où l’on ne croie plus que le salut de l’univers
puisse être compromis par des Vérités naturelles. Il n’y a
que l’hommefoible qui se laisse intimider par les difficultés
et par les petites persécutions. Quant à celui qui sé sent
la force de soutenir une vérité nouvelle, il trouve dans
chaque difficulté un nouvel aiguillon, et dans chaquè
obstacle un nouveau sujet de triomphe. Ce n’est même
que par la qu il peut porter son attention sur tout "ce
qui a rapport à l’objet de ses études ; ce n’est qu’à forcé
de résoudre des doutes et des objections qu’il arrive à
mettre ses principes hors de toute atteinte. D’ailleurs plus
ses antagonistes mettent de passion dans leurs attaques,
mieux ils font connoître l’état de la science à l’époque
de la découverte, en sorte que chaque pièce de controverse
devient un document d’après lequel la postérité
appréciera le mérite de l’invention.
Dans l’anatomie notre principal but est de faire connoître
l’organisation du système nerveux, et particulièrement
celle du cerveau, en dirigeant de préférence
notre attention vers la découverte des lois organiques
du système nerveux, et en nous attachant à les démontrer,
à partir des systèmes les plus simples pour remonter
aux systèmes les plus composés. Dans la physiologie,
nous cherchons à la vérité quelles sont les facultés
primitives de l’ame, le siège et les signes extérieurs de
ses organes; mais de quelqu’importance qu’en soit la
connoissance pour le médecin et pour le philosophe ,
nous sommes loin de nous restreindre à ce seul objet,
ne le regardant au contraire que comme un des meilleurs
moyens de connoître avec exactitude les fonctions
du cerveau et de ses diverses parties. Par conséquent
nous nous appliquons d’une manière spéciale à des recherches
sur les facultés de l’irritabilité, de la sensibilité,
du mouvement volontaire, de même que sur
les fonctions des sens, les instincts, les penchans, la
volonté et la pensée, en tant que toutes ces qualités
se trouvent subordonnées à des conditions matérielles
; nous tâchons d’assigner à chaque système différent
sa sphère d’activité particulière, et enfin de déterminer
d’après des lois immuables, quelle est, dans l’ensemble
de tous les systèmes nerveux, la sphère d’activité
ou le règne de l’homme. Dans toutes les occasions, nous
prenons en considération l’éducation, la morale, la
législation, l’art de guérir en général, ainsi que la connoissance
et le traitement des affections mentales et mo^
raies en particulier.
Mais ceux qui exercent la médecine, ont-ils le droit