pris leur grosseur, que dans les animaux adultes;
cela influe considérablement sur l’inclinaison de
la ligne faciale , et c’est une des causes de la
beauté des petits enfans.
Les changemens en hauteur ne sont pas moins
considérables. C ’est quand les dents sont les plus
longues, que les mâchoires sont les plus haules.
Dans l’enfant qui vient de naître, la hauteur de
la mâchoire inférieure est le septième de celle
de la tête ; à trente et quarante ans elle fait un
peu moins du cinquième , en retranchant la hauteur
des dents.
‘ A soixante ans, lorsque Jes racines des dents
commencent à être chassées hors de leurs alvéoles,
la mâchoire diminue un peu de hauteur, et quand
les dents sont tombées tout-à-fait, toute la portion
de la mâchoire qui formoit les alvéoles disparoît
par degrés , et la mâchoire elle même finit par
n’avoir pas la moitié de la hauteur qu’elle avoit
dans l ’adulte.
On observe des changemens semblables, quoique
moins grands, dans la mâchoire supérieure, en
prenant sa hauteur depuis l’épine nasale antérieure.
Cette distance est plus grande à proportion dans
l’adulte que dans l’enfant et le vieillard ; et C’est
ce qu i, joint à l’absence des dents, produit cette
ressemblance singulière qu’on remarque au premier
coup-d’oeil entre le squelette du crâne de
l ’enfant et celui du vieillard.
Les mâchoires des animaux présentent des changemens
pareils ; mais ils ne vont pas aussi loin,
parce que les animaux périssent d ordinaire avant
d’avoir perdu toutes leurs dents.
Dans le cheval les molaires , dans l’état de leur
plus grand alongement , rendent le bord inférieur
de la mâchoire convexe , en le poussant avec leurs
racines, tandis que dans le poulain il est presque
rectiligne.
Comme le condyle de la mâchoire inférieure est
toujours attaché à la supérieure, soit' qui! y ait
des dents, soit qu’il n’y en ait pas, il faut que la
hauteur de la branche montante varie pour que les
portions masticantes puissent toujours se toucher,
quel que soit leur état par rapport aux dents. C’est
ce qui fait que la partie postérieure de la mâchoire
éprouve des changemens très-grands dans sa figuie
générale.
Dans l’enfant qui vient de naître, le condyle
n’est pas plus élevé que le bord alvéolaire , et
l’apophyse coronoïde se relève au-dessus de lui
de toute sa longueur. A mesure que les dents
naissent, l’angle postérieur de la mâchoire est repoussé
en arrière, et devient plus approchant d’un
angle droit; le bord postérieur de la branche montante
, qui étoit d’abord fort oblique , se redresse ,
et le condyle se relève ; à sept ans il est encore
un peu inférieur à l’apophyse coronoïde ; il lui
est égal à dix, et un peu supérieur à trente.
Quand les dents tombent , l’angle postérieur
I ?