x i j Lettre à JSL. de la Cépède.
les occasions de disséquer des animaux rares
et de découvrir des faits nouveaux ont été fort
fréquentes, et que nos volumes actuels eussent
été bien éloignés d’être aussi complets si nous
les avions fait paroître à la même époque que
les deux premiers.
C’est une chose véritablement admirable que
le concours d’objets précieux d’histoire nature
lle dont notre établissement s’enrichit chaque
jour, et l’on peut-dire qu’il n’est nulle part
au monde une position plus favorable à celui
qui désire étendre le domaine de cette belle
science.
Depuis le court intervalle dont je viens de
parler, j’ai eu le bonheur d’avoir à disséquer
de la ménagerie du Muséum ou des envois faits
par ses correspôndans ou par les naturalistes
voyageurs, deux éléphans, un tigre, plusieurs
lions ou lionnes de tous les âges, des ours, des
panthères, beaucoup d’espèces de singes, trois
espèces de Kanguroos, le phascolome, l ’orni-
thorinque et l ’échidné, animaux à peine connus
des naturalistes , sans parler d’une infinité d’autres
espèces rares dont plusieurs n’-avoient jamais
été disséquées.
S. M. l ’Impératrice a daigné me faire remettre
tous les anirnaux'qui ont péri dans son bel établissement
de Malmaison, et parmi lesquels je
ne citerai qufun très-grand kanguroo, et un
Lettre à M . de la Cépède. x i i j
jeune lama, deux espèces également dignes de
i l ’attention des anatomistes par leur rareté et
par les singularités de leur organisation.
Je me trouve heureux' d’avoir à exprimer ici
la reconnoissance respectueuse des naturalistes
pour 1 interet noble et si digne de son rang avec
lequel cette princesse seconde leurs efforts pour
1 agrandissement de la science qu’ils cultivent.
Les soins que notre ami et collègue M. Geoffroy
s’est donnés pendant l ’expédition d’Egypte
pour recueillir dans la liqueur tous les animaux
du pays, ainsi que ceux du Nil et de la Mer
Rouge, et la générosité qu’il a mise à me com-
| inuniquer ses collections, ont soumis à mon
| scalpel des poissons de tous les genres, dont
I plusieurs, comme les Mormyres, n’a voient pas
I encore été vus en Europe, et dont quelques-uns,
I comme le B ich ir , n étoient pas meme connus
I de nom par les naturalistes.
Pendant la même expédition , M. Savigny re-
I cueilloit les coquillages avec leurs animaux,
1 et m a fait connoître ainsi un grand nombre
I de ces derniers, qui ne l ’étoient pas même à
1 1 extérieur.
M. Pérou, envoyé par l ’Institut national
J avec le capitaine Baudin dans la mer des
1 Indes et à la Nouvelle-Hollande, en a rapporté
1 la plus belle collection d’animaux marins sans
I vertèbres, tan t mollusques que vers et zoophytes,
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