régulière , et où l ’on remarque des lignes disposées
en rayons.
Le lien de la dent ancienne se trouve ainsi
occupé par la plaque de-substance celluleuse qui
a monté dans la cavité de la racine, et qui est
bientôt percée par la dent nouvelle.
On a donc eu grand tort de nier dans un mémoire
très-nouveau, que lés poissons eussent des
dents de remplacement} ils en ont tous , de quelque
manière que leur succession ait lieu, Le genre de
succession que je viens de décrire est commun à
toutes les espèces à dents simples et mousses, notamment
à beaucoup de spares, et à plusieurs
genres voisins.
Mais les grandes dents pointues, comme celles
des brochets } etc., sont ordinairement remplacées
par le côté, c’est-à-dire que la dent nouvelle perce
au côté de l’ancienne , qui n’en tombe pas moins
en se brisant, et eu laissant sa racine dans la
mâchoire , comme font les dents mousses,
Uanarrhichas est le seul poisson, et même le
seul animal que je sache , dans lequel, outre lâ
dent, il tombe une partie de l ’os } savoir, les éminences
dentiformes dont j ’ai parlé plus haut. Leur
chute est, comme je l’ai dit., analogue à celle des
bois de cerf, et sans doute que la reproduction
se lait aussi de même} seulement la nouvelle éminence
dentifère ne naît pas précisément à la place
de l ’autre., mais à côté , et ce n’est qu’en grossissant
que la nouvelle remplit le vide laissé par
l’ancienne. C’est pourquoi il y a toujours quelque
irrégularité dans la disposition des dents de ce
poisson.
Au reste, même dans les animaux ou les dents
ne s’usent pas , et où toutes peuvent tenir ensemble
dans les mâchoires, et dans ceux où tous
les remplacemens sont effectués à 1 instant où les
dents sont entièrement développées , 1 accroissement
de la mâchoire continuant sans que le leur
lui fasse équilibre, tend à les pousser toujours
hors de leurs alvéoles, à les déchausser , et a
les faire tomber} c’est ce qui arrive dans les
vieillards} c’est pourquoi les vieux animaux ont
les dents longues, etc.
La dent une fois tombée, l ’alveole s’oblitère ,
et l’os de la mâchoire devient aussi uni que s’il
n’avoit jamais eu de dents.
III. Action des dents sur les mâchoires..
L ’accroissement des dents agit avec force sur
l’os qui les contient, pour l’étendre dans le sens
où se fait cet accroissement. Il en résulte que la>
mâchoire prend, selon l’age de 1 animal, des configurations
assea differentes pour mériter d ctre
notées.
D ’abord, en général, les mâchoires sont plus
courtes à proportion dans les jeunes animaux qui
n’ont pas encore toutes leurs dents, et sur-tout
dans ceux où les dents canines n ont pas encore
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