446 XXIe L eçon. Intestins.
dernier a un estomac à cavité compliquée , tandis
que celui du premier n’a qu’une cavité simple,
Dans les cétacés, il y a un canal intestinal passablement
long, réuni à un estomac très compliqué.
C’est du moins ce qui a% lieu dans le dauphin et
le marsouin.
Dans les oiseaux, le canal intestinal est généralement
très-court et semblable en cela, comme
pour son diamètre, petit, et à peu près égal partout
, à celui des mammifères carnassiers : sa longueur
varie de deux à cinq dans la plupart. Les
gallinacés et ceux de l’ordre des passereaux, qui
se nourrissent exclusivement de grain, l’ont ordinairement
plus grand que ceux qui se nourrissent
de matières animales ; lorsque cela n’a pas lieu ,
comme dans le casoar, il a des étranglemens qui
le partagent en plusieurs poches , et compensent
ainsi sa grande brièveté. Plusieurs oiseaux qui ne
se nourrissent que de poissons, l ’ont aussi long proportionnellement
que ceux qui ne se nourrissent que
de grains. Cette proportion n’est guères moindre
dans les oiseaux qui peuvent vivre à la fois de
matières animales et de substances végétales.
Dans les reptiles , le canal intestinal est encore
plus court, proportionnellement au corps , que dans
les oiseaux $ très-souvent il est à peine deux fois
aussi long que celui-ci. Mais les têtards offrent, à
ce sujet, une différence bien singulière. Le canal
intestinal d’un têtard de grenouille , est prés de
dix fois aussi grand que l’espace compris entre
Art. I. Longueur proportionnelle. 447
l’anus et le bout du museau j tandis que dans la
grenouille, cet espace n’est que la moitié moins
long que les intestins. Il y a d’ailleurs d’autres
différences importantes dans la structure du canal
intestinal de l’un et de l’autre, que nous indiquerons
dans les articles suivans.
Cette brièveté du canal intestinal dans les reptiles
, se rapporte très-bien à leur genre de nourriture.
C’est aussi ce qui a lieu dans les poissons ,
dont la plupart se nourrissent de proie. Tous ceux-
ci ont un canal intestinal fort court, et organisé
de manière à accélérer la marche des matières qu’il
contient. Mais dans le peu de poissons qui peuvent
vivre de végétaux, la portion de ce canal augmente
beaucoup : elle est, par exemple, près de six fois
aussi longue que le corps dans quelques choetodons.
Il est loin d’atteindre à cette proportion dans quelques
cyprins , quoique dans certaines espèces il soit
dix à douze fois aussi long que le corps ( 1 ) ; mais
d’autres circonstances, comme nous le verrons,
suppléent à sa longueur.
( 1) Suivant Gueldenstaedt , le canal intestinal est dix
à douze fois aussi long que le corps dans le cyprinus-capoeta ,
«t seulement une fois aussi long dans le cypnnus-mursa.