4 De la digestion
exemple , lorsque les vers de terre avalent de
l’humus.
On conçoit en général que l’animal herbivore a
besoin de plus de force digestive que le carnivore ,
puisqu’il a plus de cbangemens à opérer dans la
matière de ses alimens , avant de la convertir dans
la sienne propre ; mais aucun aliment, eût-il fait
partie d’un animal de même espèce que celui dans
lequel il passe, n’est employé en entier à la nutrition
de celui-ci, et il y a toujours un résidu qui se
transmet horé du corps après la digestion. Les
substances particulières ne passent pas non plus
telles qu’elles sont pour se réunir et s’intercaler
avec les substances de même nature. Ainsi ce ne
sont pas des parcelles de chair qui vont nourrir la
chair, ni des parcelles d’os qui Vont nourrir les os ;
mais tous les alimens se décomposent et se confondent
, par l’acte de la digestion, en un fluide homogène
, d’où chaque partie reçoit les élémens qui
doivent la nourrir , les attire à elle par une espèce]
de choix, et les combine entre eux dans les proportions
convenables.
C’est l’emploi de ce fluide nourricier qui constitue
la nutrition proprement dite ; les opérations qui
ne servent qu’à le préparer constituent la diA
gestion.
La digestion et la nutrition sont donc les deux
parties essentielles , les deux termes de la grande
fonction générale du renouvellement de l’animal ;
aucune espèce ne manque ni de l’une ni de l’autre ;
/
mais il y a entre elles deux quelques autres opérations
moins essentielles à l’animalité, quoique fort
importantes dans les animaux qui les ont. Il s’agit
de l’absorption du chyle, de la production du sang ,
de la circulation et de la respiration, c’est-à-dire,
de sa combinaison avec l’oxigène. Ces diverses
fonctions n’ont lieu que dans les animaux supérieurs
, et disparaissent successivement dans ceux
des dernières classes.
I Nous n’avons à nous occuper dans ce volume que
de la digestion proprement dite, c’est-à-dire, de
jtout ce qui est nécessaire pour changer les alimens
en fluide nourricier ; et la multitude des opérations
squi se rapportent à ce changement est encore assez
Considérable pour donner lieu à des recherches
aussi étendues que celles qui ont les sens ou les mou-
vemens pour objet.
; Ainsi, un grand nombre d’animaux prend des
alimens solides, et doit les diviser et les réduire en
une espèce de pâte avant de les faire pénétrer dans
ses intestins ; il leur faut ées organes de mastication
et d’insalivation appropriés à ces alimens; les pre-'
orniers sont aussi variables que les espèces d’alimena
elles-mêmes, et cela tant par rapport à la force des
jinâclioires, qu’au nombre et à la forme des dent&
dont elles sont armées..
| D autres animaux avalent leur nourriture, quoique
solide, sans la mâcher aucunement : ils n’ont
fdonc que les organes de la. déglutition , qui dans
for dre précédent se trouventregortés au second rang,
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