C est à 1 aide de ce mécanisme que les serpens
peuvent tordre leurs bouches en mordant les corps,
qu’ils les dilatent extraordinairement en avalant des
animaux plus gros que leur corps même.
Leurs dents servent seulement à retenir la proie:
les muscles destines a mouvoir les pièces qui les
supportent, ne sont plus propres à broyer, mais
seulement à opérer des mouvemens d’abaissement,
d élévation, d écartement, de rapprochement * de
protraction et de rétraction.
a r t i c l e y.
Des mouvemens des mâchoires dans les poissons.
Nous avons fait connoître avec assez de détails
les os qui composent la face, dans la huitième leçon.
Nous n’ajouterons ici que la description des mâchoires
dans les poissons cartilagineux.
Dans les squales y les deux mâchoires sont
très - mobiles. La supérieure est principalement
formée de deux grands cartilages, dans lesquels
sont implantées plusieurs rangées de dents. Elle
reçoit aussi quelques cartilages, que nous ferons
connoître par la suite. Elle est retenue en arrière
et en haut par deux très-forts ligamens de
forme conique , dont la pointe vient s’insérer dans
la partie la plus profonde de l’orbite. En arrière,
et par son extrémité , la mâchoire supérieure s’articule
sur l’inférieure par deux facettés condyloiV
Art. V. Mâchoires des poissons. Qi
diennes , séparées entre elles par un petit disque
cartilagineux inter-articulaire.
Les cartilages accessoires de la mâchoire supérieure
sont d’abord deux petites lames attachées
seulement par l’une de leurs extrémités, qui est
plate et ronde vers le tiers antérieur de chacune
des branches $ elles sont libres dans le reste de
leur étendue : elles sont comprises dans l’épaisseur
des lèvres.
Un peu plus en arrière on en trouve deux
autres qui se portant en bas et en arrière en rencontrent
deux semblables qui proviennent de la
mâchoire inférieure , et avec lesquels ils s’articulent
en formant ainsi une arcade eomplette qui
entoure la bouche. L ’angle produit par leur réunion
est rentrant en devant, il est mobile dans
le point de la commissure des lèvres, et c’est à
son plus ou moins d’évasement qu’est dû l’écartement
des deux lèvres ou le rapprochement.
La mâchoire inférieure est aussi composée de
deux branches mobiles dans la symphyse. Sa
hauteur et son évasement sont souvent plus considérables
que dans la mâchoire supérieure, et
elle s’articule en arrière avec trois cartilages.
L ’un est une plaque très-épaisse , un peu contournée
sur elle-même , qui descend presque verticalement
du crâne sur lequel elle s’articule, et
qui tient lieu d’os quarré. Le second est la mâchoire
supérieure , et le troisième un cartilage qui
soutient les branchies.