l ’estomac comme dedans. Après la mort le suc
gastrique dissout même les membranes de l ’estomac.
La digestion stomacale des alimens se continue
à plus forte raison après la mort, sur-tout
si elle est aidée d’une chaleur extérieure ; mais
elle se fait toujours avec plus de lenteur que pendant
la vie.
L ’analyse du suc gastrique est encore imparfaite
, et sa principale difficulté consiste à se procurer
ce suc bien pur. Celui des animaux herbivores
contient d’ordinaire un acide ; mais if est
douteux que c’en soit une partie essentielle. Celui
de la corneille s’est trouvé au contraire un peu
alcalin. MM. Macquart et Vauquelin ont trouvé
dans celui du boeuf et du mouton, de l’acide phos-
phorique. Iis ne lui ont point reconnu de qualité
anti septique ; mais il faut remarquer que c’est le
suc de la panse qu’ils ont pris pour sujet d’expér
riences, et que ce n’est peut-être pas là qu’ est le
véritable analogue du suc des estomacs simples.
Peut-être aussi les animaux herbivores, dont les
alimens ne sont pas exposés à une putréfaction si
prompte , ont-ils un suc moins anti-septique que
les carnassiers.
A R T I C L E I I I .
De Voesophage des mammifères.
D ans tous les mammifères, le pharynx se continue
en un canal à peu près cylindrique , qui
traverse la poitrine', adossé au corps des vertèbres
, e t , après avoir pénétré dans l’abdomen,
entre les piliers du diaphragme, s’ouvre dans la
cavité de l’estomac , où il conduit les alimens qu’il
a reçus de la bouche. Il est, en général, long
et étroit dans toute cette classe , et forme la partie
la plus rétrécie du canal alimentaire , à l’exception
des cétacés, où il est large et court. Nous verrons
plusieurs autres classes où cette proportion change
et devient absolument inverse.
La plus extérieure de ses membranes est formée,
dans Yhomme , de deux couches de fibres musculaires
, transversales dans la couche interne,
et longitudinales dans celle qui la recouvre.
Mais dans la plupart des autres mammifères, les
fibres de l’une et l’autre couches sont spirales, et
contournées dans deux directions opposées, les
externes d’avant en arrière, et les internes d’arrière
en avant. Il est remarquable que cette disposition
n’est pas particulière aux ruminans > chez
lesquels on avoit cru qu’elle servoit à expliquer
la ruminatiçn. Nous l’avons trouvée entre autres
dans les chats, les chiens, les ours, le phoque
commun, etc. Dans le hanguroo-géant, les fibres
de la membrane musculaire ont la même direction
que dans l ’homme. Dans ce dernier , cette
membrane est plus épaisse que celle , de même
nature, qui enveloppe le reste du canal intestinal.
Dans plusieurs autres mammifères, il n’y a que
celle de l’estomac qui avoisine le pylore, qui la
surpasse en épaisseur.