1 1 2 X V I Ie L eçon. Des dents.
drupèdes , que par des développeinens de couches
intérieures.
Mais les dents qui ne tiennent qu’à la gencive seulement
, comme celles des squales, croissent à la
manière des épiphyses des os , c'est-à-dire que
toute leur substance osseuse est d’abord tendre et
poreuse , et qu’elle se durcit uniformément, et
finit par devenir entièrement dure comme de
l ’ivoire.
Les dents de poissons, que je nomme composées,
forment d’ordinaire des plaques plus ou moins
grandes, qui n’adhèrent aux os des mâchoires ou
du palais, que par une membrane intermédiaire;
quelquefois elles sont disposées en quinconce ;
d’autres fois elles occupent toute la largeur de l’espace,
qu’elles couvrent comme autant de bandes.
Les raies à dents plates, comme la raie bouclée, etc.,
nous en offrent un exemple en petit; mais on trouve
dans plusieurs cabinets d’histoire naturelle, des
mâchoires ou des palais de poissons qui portent
des dents d’une structure pareille, beaucoup plus
grandes ; les unes sont en bandes transversales
droites ; les autres en arcs de cercle, ou en chevrons
: la raie aigle a les dents de la partie
moyenne seulement en bandes , et celles des côtés
en petits losanges.
Quelle que soit la figure de cette espèce de dents,
leur épaisseur est toujours divisée en deux couches;
une supérieure , dense , osseuse , couverte d’utie
légère couche d’émail, et une inférieure , qu’on
peut
Art. I. Structure et développement. i i 5
peut considérer comme la racine. Cette dernière
partie est marquée en arrière et en dessous de
sillons très-réguliers et très-rapprochés. Son intérieur
est irrégulièrement poreux ; les pores communiquent
par de petits trous au dehors, et reçoivent
sans doute par-là des vaisseaux et des
nerfs , qui se portent jusques dans la couche supérieure.
Celle-ci , quoique plus dense , est uniquement
formée de tubes parallèles, et qui vont
directement se terminer à la surface émailleuse.-
Il y a un poisson dont les dents paroissent au
premier coup-d’oeil se rapprocher jusqu’à un certain
point de la structure des précédentes ; c’est
le loup marin ( anarrhichas lupus). Ses mâchoires
sont revêtues d’éminences formées de fibres
ou de tubes qui vont de la base à tous les points
de la superficie. Sous la base est un vide , et son
contour seul adhère à la mâchoire. Ce contour
est percé de plusieurs trous, qui donnent sans
doute le passage aux vaisseaux qui vont dans l’état
frais aux tubes intérieurs. Toutes ces éminences
sont posées sur une substance beaucoup plus spongieuse
que le reste de l’os maxillaire, et qui sert
de moyen d’union. Elles tombent par une rupture
assez semblable à celle des bois de cerf. Dans
l’anarrhichas adulte on ne trouve point autre chose ,
et on est porté à croire que ce sont làses dents;
mais dans le jeune on voit sur le milieu de chaque
éminence une très-petite dent simple , et semblable
en tout aux autres dents de cette sorte. Elle s’use
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