et les plus usées ; ce sont aussi évidemment les
plus vieilles, elles sont dures et soudées ensemble.
A mesure qu’on descend, on les trouve plus molles
et plus séparées ; enfin les dernières de toutes
n’aboutissent point encore à la surface triturante
du disque ; leur bord est encore recouvert par l’os
de la mâchoire ; elles sont bien libres , et on peut
voir leur vraie structure.
Chacune de ces lames est partagée en deux dans
son milieu par une scissure. Leur surface inférieure
et postérieure est assez lisse, mais l ’opposée présente
au microscope un réseau extrêmement fin
de petit canaux qui sont les empreintes des vaisseaux
qui y ont rampé, et qui venoient du gros
canal où les lames sont appuyées par leur base ;
en effet la paroi du canal est précédée d’une infinité
de petits trous qui donnent dans les intervalles
des lames.
Il est clair par cette description que les lames
se développent successivement , et qu’à mesure
que les antérieures s’usent jusqu’à leur base , les
postérieures paroissent en arrière , de sorte que
le disque triturant est toujours suffisamment garni
de lignes saillantes.
Le bord est aussi garni de lames, mais qui se
développent dans un ordre inverse , c’est-à-dire
que ce sont les lames antérieures qui sont les inférieures
et les plus nouvelles. De plus les lamés
sont parallèles à la surface du bord masticant, et
ne le coupent point obliquement $ ainsi la première
lame qui se présente s’use par son plat, et par-
conséquent s’use toute entière avant que celle qui
est dessous lui succède.
Cette description va -également pour la mâchoire
supérieure , seulement en changeant les
noms des lames , et en mettant supérieure au lieu
d’inférieure, et réciproquement.
Les tètraodons ne diffèrent des diodons que
parce qu’ils n’ont point de disques triturans , mais
seulement des bords, et que leurs mâchoires sont
partagées chacune en deux pièces par une suture
dentée. La structure et le développement des lames
sont les mêmes que dans le bord des mâchoires
des diodons.
La manière dont se succèdent les dents des
scares a de l’analogie avec celle que nous venons
de remarquer dans les tètraodons , et est peut-etre
encore plus curieuse.
Les mâchoires nues des scares ressemblent, comme
celles des tètraodons, à un bec de perroquet. Chaque
mandibule est divisée en deux pièces par une
suture médiane, et le bord qui sert à la mastication
est garni de petites dents incisives très-
courtes et très-serrées les unes contre les autres.
En y regardant de près on voit qu’en avant de
celles du bord il y en a d’autres qui les ont précédées
, et qui sont usées à leur face antérieure ,
mais dont la face postérieure paroît encore dans
les intervalles de celles qui leur ont succédé. Toute
la face convexe des mâchoires présente des tu