ture propre à chacun des animaux, je crois
avoir peu laissé à désirer pour un système général.
On peut voir maintenant quel ordre de
dégradations suit la nature dans toutes les classes
, dans toutes les familles, et par rapport à
tous les organes. Il y a des détails à ajouter,
mais des détails seulement : le fond du tableau
est dessiné avec sûreté.
Sans prétendre non plus avoir apporté de
grandes lumières à la physiologie , je crois du.
moins l’avoir servie , en restreignant plusieurs
de ses propositions, en montrant que beaucoup
de fonctions peuvent s*exercer sans tout l’appareil
d’organes qui leur est consacré dans L’homme
et les animaux voisins de l ’homme , en déduisant
delà des notions plus précises sur les parties véritablement
essentielles des organes.
Je ne puis douter que la physiologie ne prenne
bientôt une marche plus élevée, en essayant d’eïn-
brasser La théorie de tous les corps vivans, en
s’attachant sur-tout à chercher dans les plus simples
de ces corps la solution de ses principaux
problèmes, portés à leur expression la plus générale.
J’espère aussi, et c’est un autre service non
moins grand que je crois avoir rendu à la physiologie,
j’espère aussi, dis-je, que la facilité de
méditer sur des faits positifs, et celle d’en découvrir
de nouveaux en partant de ceux qui
kont connus, détourneront les bons esprits de
cette méthode bizarre de philosopher, qui consiste
à vouloir tout créer par le raisonnement,
|à produire à p r io r i, et à faire sortir toute armée
[de son cerveau une science qui ne peut nous
»arriver que par les sens extérieurs puisqu’elle
[ne peut avoir de réalité que dans l ’expérience,
»méthode qui n’a mené jusqu’à présent ses sec-
Itateu^s qu’à des résultats inutiles lorsqu’ils n’ont
mas été absurdes : car je veux bien ne pas mettre
[ces derniers sur le compte de la méthode elle-
jmême, qui, toute insuffisante qu’elle est, ne
[doit pas absolument répondre des rêveries de
[ceux qui ont essayé d’aller plus loin qu’elle ne
[pouvoit les conduire.
Mais j’ose me flatter d’avoir été plus utile
[encore à l ’Histoire naturelle qu’à la Physiolo-
[gie , en donnant à la première de ces sciences
|les moyens d’arriver à son véritable b u t, et
[ceux de perfectionner toute sa marche j en lui
[prouvant sur-tout, malgré la résistance intéressée
d’une partie de ceux qui la cultivent,
[que ces perfectionnemens lui sont d’une nécessité
indispensable.
Permettez-moi, mon cher et illustre confrère,
I d’entrer à cet égard dans quelques détails avec
ivous. A qui exposerois-je mes idées avec plus
|de confiance, qu’à celui qui les a toujours ac-
Jcneillies avec tant d’indulgence dans nos con