3 28 XVIIe Leçon. Des dents.
hercules disposés en quinconce serré , qui sont
les restes des anciennes dents successivement usées ;
mais ce qui frappe le plus, c’est quand on fend
les os des mâchoires $ on trouve dans l’intervalle
des deux lames qui les forment une multitude innombrable
de germes de dents, tous prêts à succéder
à celles qui occupent actuellement le bord
de la mâchoire , et à en percer pour cet effet la
lame interne tout près de ce bord.
Je n’ai encore reconnu la succession par-devant,
que dans un palais d’un poisson dont l’espèce, à
ce que je crois, est inconnue des naturalistes ; ce
palais est conservé dans quelques cabinets comme
curiosité : il est presque rectangulaire, et tout pavé
de dents verticales, dont la forme est presque celle
de nos incisives. Les postérieures s’usant, présentent,
au lieu d’un tranchant, un ovale bordé d’émail,
qui devient de plus en plus large , et finissent par
disparoître. Pendant ce temps il en naît toujours
de nouvelles qui percent l ’os en avant ; l’intervalle
des parois de l’os est aussi tout rempli des
germes qui doivent percer successivement son bord
antérieur.
Le remplacement le plus ordinaire, le seul même
qu’on puisse appeler un remplacement proprement
dit’, c’est celui qui a lieu dans le sens vertical, et
où la dent nouvelle prend immédiatement la place
de celle qui tombe : c’est celui qu’on observe dans
la plupart des quadrupèdes et des poissons.
Dans les quadrupèdes , la dent nouvelle se
forme
Art. I. Structure et développement. 129
forme dans l’épaisseur de l’os de la mâchoire 9
entre ou devant les racines de l ’ancienne. Une
petite bulle, qui naît au milieu des cellules osseuses
, est le premier vestige de la capsule $ elle
va se dilatant ; au bout de peu de temps la dent
s’y forme comme à l’ordinaire , et son développement
se fesant en tout sens, elle pousse au-de-
hors la dent qu’elle doit remplacer, après avoir
changé la direction , la forme , et réduit par degrés
presque à rien la masse des racines de cette dent.
C’est sans doute la compression qu’elle exerce sur
ces racines qui les diminue ainsi, comme il arrive
dans une fouie d’autres cas de l’économie animale.
Ainsi le sommet de la dent de lait s’use par la,
mastication, du moins dans les herbivores j sa racine
se détruit par la compression , et le tronc intermédiaire
tombe quand la racine ne le retient plus.
Les dents de remplacement n’éprouvant point de
compression sur leurs racines , ne les perdent pasy
et ne tombent point par cette cause.
Dans les poissons, lorsque la racine de la vieille
dent s’est soudée avec l’os, elle est nourrie comme
le reste de cet os , et elle prend par degrés une
structure celluleuse qu’elle n’avoit pas d’abord.
La substance de l ’os maxillaire dans laquelle
elle plonge s’élève à mesure qu’elle est poussée
par le développement de la dent nouvelle 9 et
remplit la cavité de la racine jusqu’au niveau
de la couronne $ celle-ci alors se sépare de ce
qui reste de sa racine, par une rupture trè«-
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