papilles , dénués de leur membrane préservatrice ,
et exposés trop immédiatement à l’action des corps
extérieurs , y font éprouver de même une douleur
insupportable.
Ces blets pénètrent en effet de la même manière,
et presque aussi abondamment dans les
papilles de l’intestin que dans celles de la peau.
C’est à ces papilles seulement que l ’on devroit
réserver le nom de veloutée, ainsi que paroissent
le faire ceux qui décrivent la veloutée comme
hérissée de petits filamens; mais ceux qui attribuent
à cette membrane la faculté de se régénérer
, n’ont sans doute appliqué ce nom qu’à l’épiderme.
La veloutée, prise dans cette dernière acception,
se durcit, et devient calleuse, comme l ’épiderme
ordinaire, dans les endroits où elle est
exposée à de violens frottemens mécaniques ;
par exemple, dans le gesier des oiseaux granivores.
Une différence assez notable entre le corps papillaire
intestinal et celui de la peau, c’est que
le premier , dans certaines espèces , se sépare
plus aisément du derme qui le porte, c’est-à-dire
de la membrane dite nerveuse , et peut être
considéré à plus juste titre comme une membrane
à part.
Les fonctions du canal intestinal, comme celles
de la peau, consistent essentiellement dans l’absorption
et dans la transpiration j mais la première est
plus abondante dans le canal, et l ’autre paroît
l ’être davantage à la peau, plutôt à cause de la
position respective des deux organes qu’à cause
d’une différence de nature.
La transpiration et la transsudation du canal
sont même beaucoup plus considérables qu’elles
ne le paroissent d’abord. On en a la preuve dans
la quantité de substances trouvées dans les excré-
mens des animaux, dans leurs bésoars, etc. , qui
ne leur étoient point immédiatement venues des
alimens , mais qui dévoient avoir été fournies
par leur corps même*
Les fonctions de la peau et du canal alternent
et se suppléent l’une à l’autre jusqu’à un certain
point. La chaleur qui augmente la transpiration-
cutanée, diminue celle des intestins, et resserre;
le froid , qui diminue la première , augmente
1 autre, et relâche. Il en est de même pour l’absorption.
Les personnes qui vivent dans une atmosphere
riche en elemens nutritifs, engraissent
sans beaucoup manger, etc.
Indépendamment de la transpiration ou transsudation
que la peau et les parois du canal paroissent
produire par leur simple tissu, par les
simples extrémités exhalantes de leurs artères, il
y a dans l’une et dans J’autre des sécrétions plus
particulières, produites par de petits follicules,
ou de pptits grains glanduleux enchâssés dans
leur tissu. On sait que dans les animaux qui
vivent dans l’air sec, ces excrétions sont d’une
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