lemarquable dans les tardigrades , qui manquent
de cæcum et vivent, malgré cela, de végétaux.
Sans doute que plusieurs des circonstances physiques
qui nous ont paru, dans les autres animaux, être
nécessaires a la digestion des substances végétales,
sont compensées chez eux par des circonstances
chimiques, qui donnent aux sucs digestifs une plus
grande activité. Ils ont d’ailleurs un estomac comp
liq u é , qui doit suppléer, en très-grande partie,
au peu de longueur du canal intestinal, et au
manque de cæcum. Les fourmiliers y au contraire,
dont les intestins sont aussi longs, ou quelquefois
beaucoup plus ( car ceux de Vèchidna égalent sept
fois la longueur du corps), n’ont qu’un estomac
à cavité simple, et les alimens n’y parviennent
pas tout mâchés , puisqu’ils n’ont pas de dents.
Le canal intestinal est également court dans les
tatous y il excede a peine cinq fois la longueur
du corps : ce peu d’étendue n’est pas compensé
par la complication des cavités stomacales} aussi
est - il probable , comme le pense d’Azara, qu’ils
se nourrissent de substances animales.
Dans Y'elêphant, ce canal n’est que sept fois
aussi long que le corps,, mais il a un très-grand
diamètre.
Dans Y hippopotame, il excède de plus de neuf
fois la longueur du corps.
Dans le daman, il n’est guère moins long.
Dans le verrat, il excède de beaucoup la longueur
proportionnelle qu’il a dans le sanglier. On
peut voir, dans les tables , une différence analogue
entre le chat sauvage et le chai domesticjue,
dont le dernier a , à la vérité , des intestins d’un
plus petit diamètre. Cette différence est inverse
entre le lapin sauvage et le lapin dômes tique,
c’est-à dire, que le canal intestinal est proportionnellement
plus court dans le dernier que dans le
premier. Son étendue en longueur excède dans
le cochon de Siam celle de plusieurs ruminans.
Les animaux de cet ordre sont généralement ceux
de tous les mammifères, chez lesquels le canal
intestinal est le plus long, et, parmi eux , c’est
dans le bélier qu’il a offert la plus grande longueur
: il excède, dans cet animal, vingt-sept fois
la longueur du corps. Celui du bufle est remarquable
en ce qu’il est beaucoup plus court que
celui du taureau.
Cette grande étendue du canal intestinal, dans
les ruminans, doit suppléer au défaut de bour-
soufflure dans les gros intestins et au peu de volume
du cæcum. Elle est beaucoup moindre dans
les solipèdesy dont les gros intestins sont énormes
et boursoufïlés , et qui ont d’ailleurs un énorme
cæcum. Elle diminue successivement de dix à huit
dans le cheval, l’âne et le zèbre.
Parmi les mammifères amphibies, le phoque
l’a vingt-huit fois aus^i long que le corps, tandis
qu’il est à peine six fois aussi long dans le /a-
mantin austral ( triçhecus manatus australis ),
qui passe pour se nourrir de végétaux. Ce