goût, en les dissolvant et en maintenant cet or-<
gane humecte. Nous réserverons pour un autre
article 1 histoire des glandes analogues, telles que
le pancieas et autres, dont le liquide, qui en est
séparé , coule immédiatement dans un des points
dit canal alimentaire ; mais nous comprendrons
dans celui - ci celle des glandes dont l’humeur
gluante enduit la langue de certains animaux, et
sert à agglutiner à cette langue les substances
dont ils se nourrissent. Nous y joindrons encore
l’histoire des glandes venimeuses qui distillent leur
venin dans la bouche de plusieurs reptiles.
Les glandes salivaires n’existent pas dans tous
les animaux vertébrés ; la classe des poissons en
est à peu près dépourvue. On les trouve dans les
reptiles et dans les oiseaux, mais dans l’une et
1 autre de ces classes elles ont une structure particuliere
qui les distingue de celle des mammifères.
Ce n’est que dans ces derniers qu’elles' sont de
la nature des glandes conglomérées, c’est-à-dire,
qu elles sont composées de grains glanduleux
reunis par un tissu cellulaire plus ou moins serré
en lobules et meme en lobes et en masses de différentes
grandeurs. Il sort, de chacun de ces lobules,
de petits canaux excréteurs q u i, après un très-
court trajet, versent l’humeur de la glande dans
la cavité de la bouche ; ou bien ces petits conduits
se réunissent pour en former de plus grands, et
ensuite s’abouchent encore entre eux, pour ne
plus composer qu’un ou plusieurs canaux princîpaux,
qui parcourent un chemin plus moins long,
pour atteindre la même cavité. Ce dernier cas a
lieu lorsque la glande est réunie en masse ; le premier
arrive au contraire lorsqu’elle n’est formée
que de lobules séparés. De petites artères pénètrent
ces glandes en grand nombre , et des injections
heureuses de ces vaisseaux ont fait voir qu’ils
composoient, en très-grand partie, les grains glanduleux.
Les veines qui en sortent sont dans une
Tiioindre proportion relativement aux artères, que
dans les autres organes. Elles reçoivent également
un assez grand nombre de filets nerveux qui les
rendent sensibles.
On est encore à désirer une analyse comparée
de l’humeur que ces glandes séparent. Il n’y a que
la salive de l’homme dont la nature chimique spit
bien connue. On sait qu’elle est composée d’une
très-grande proportion d’eau, d’un peu de muriate
et de phosphate de soude , d’ammoniaque et de
chaux , de mucus très-peu dissoluble dans l’eau,
et d’albumine en petite quantité.
D’après les usages que doit avoir ce liquide, il
est facile de prévoir qu’il n’est pas aussi nécessaire
aux animaux dont les alimens ne séjournent point
dans la cavité de la bouche, pour y être mâchés,
mais sont avalés de suite ; ét qu’il perd une partie
de son utilité chez ceux dont la langue osseuse
n’est pas propre à goûter ces alimens. Aussi les
glandes salivaires manquent-elles généralement
dans les poissons j celles que l’on présume de cette