De la digestion
que l’animal eût des moyens de reprendre, dans I
les corps qui l’environnent, cequ’ilperd par l’exer-1
cice de la vie ; et de rétablir dans chacun de ses or-1
ganes lar composition de repos que l’action altère, I
et qui est cependant nécessaire pour fournir de nou-1
veau à cette action.
(Je rétablissement de masse et de composition de-1
Voit être tout aussi continuel que les causes qui le I
nécessitent , c’est à-dire, que les sensations et leI
mouvement; c’est lui que l’on nomme la nutrition A
et qui forme une fonction très-générale, laquelle,!
dans les animaux élevés dans l’échelle, se com-|
plique d’un grand nombre de fonctions particulières. |
Nous allons jeter ici un coup d’oeil général suri
les matériaux de la nutrition , et sur les fonctions!
particulières dont elle se compose.
Les matériaux de la nutrition des animaux sontl
l ’air et les divers fluides élastiques qui s’y trouvent]
mêlés, l’eau et une partie des substances qui s’yl
trouvent dissoutes, mais sur-tout les corps déjà or-l
ganisés , soit animaux, soit végétaux, lesquels sont!
eux-mêmes composés, dansleur plus-grande partie,!
de substances susceptibles de prendre la forme del
fluides élastiques, soit en se dégageant de CertainesI
combinaisons , soit en y entrant.
On sait anjourd’hui, par les découvertes de îal
chimie moderne, avec quelle facilité ces diverses]
substances s’unissent ou se séparent, et quelle pro-|
digieuse variété offrent les propriétés des différensl
composés qu’elles forment. Cette connoissance nous
donne une idée générale de tout le jeu de la nutrition,
et nous fait concevoir comment, avec si peu
d’élémens , cette fonction peut sans cesse reproduire
et entretenir des organes dont la composition
est si différente.
Cependant son pouvoir n’est pas indéfini, et il
est resserré dans des bornes dont il est difficile de
concevoir la raison ; il semble qu’il n’y ait que la
matière qui a déjà été organisée qui puisse servir de
base à la nourriture d’une autre organisation. Les
| végétaux eux-mêmes ne se nourrissent guère que
de substance végétale décomposée , et il n’y en a
que très-peu qui puissent prospérer , par exemple „
dans du sable pur et arrosé seulement avec de l’eau
pure , c’est-à-dire, qui puissent former de toutes
jpièces leurs matériaux immédiats , en absorbant
séparément du dehors le carbone, l’hydrogène et
les autres matériaux dont ils ont besoin. Les autres
[doivent recevoir ces matières déjà en partie combinées
et. préparées à entrer dans cett® nouvelle
économie, et il leur faut ce que les agriculteurs
nomment du fumier ou de l’humus.
Cette condition est encore plus absolue pour les
[animaux : tous ceux dont nous connoissons les ali-
piens, vivent ou de végétaux, ou d’animaux , ou
[des sucs, ou du détritus des uns et des autres. Si
fquelques-uns prennent des matières minérales,
|c est ou comme simple assaisonnement, ainsi que
nous fesons du sel , ou parce qu’elles sont mêlées
de matière qui a été organique , comme, par