reaiiXj nous offrent toutes les nuances de la forme
conique, depuis le cône à base large des gros-becs,
jusqu’au cône presqu’en forme de fil des oiseaux-
mouches et des colibris, et chacune de ces formes
a la même influence que dans les grands oiseaux.
Les oiseaux à bec court et fort vivent de graines ;
ceux à bec long et mince, d’insectes. Si ce foible bec
est courtj plat et fendu très-avant, comme dans les
hi} ondelles et les engoulevens, l’oiseau engloutit
en volant les mouches et les papillons ; s’il est long
et arqué et qu’il conserve quelque force, comme
dans les hupes, il ira fouiller la terre et les fumiers
pour y chercher des vers. La langue tubuleuse et
alongeable du colibri lui permettra de faire usage
du sien pour sucer le miel dans le calice des fleurs.
De tous les becs , le plus extraordinaire sans*
doute est celui du bec-croisé, où les pointes des
deux mandibules se dépassent et se croisent; car
cette disposition semble directement contraire à la
destination naturelle de tout bec. Cependant l’oiseau
trouve encore moyen de l’employer pour
arracher les graines des cônes des sapins ; aussi
est-il réduit à cette nourriture.
L ’enveloppe cornée qui revêt les mâchoires des
tortues, ne diffère point essentiellement de celle
du bec des oiseaux, seulement elle est appliquée
sur un organe susceptible de beaucoup moins de
mouvement : car la mâchoire supérieure est toujours
fixe dans ce genre. Cette substance y est
encore sensiblement fibreuse, et tantôt homogène
et comme fondue. Lès bords en sont tantôt à simple
tranchant, tantôt à petites dentelures, comme celles
d’une scie , tantôt découpés en grosses dents inégales
-x l’extrémité est tantôt entière et arrondie T
tantôt échancrée , tantôt aiguisée en pointe. Ces
différens caractères pourroiçnt être utiles dans la
distribution des genres des chéloniens en petites
familles.
C’est ici le lieu de dire un mot des fanons des
baleines ; on nomme ainsi des lamés de corne
implantées dans leur palais, et descendant verticalement
dans la bouche. Les os maxillaires et
palatins forment à leur face inférieure deux plans
inclinés qui donnent au palais l’air d’un toit renversé
; les deux faces en sont concaves : c’est sur
elles que les fanons s’attachent ; ils sont tous parallèles
entre eux, et leur direction est transverse
à l’axe du corps. On en compte plusieurs centaines
sur chaque face , et dans la grande baleine il y
en a qui ont plus de dix pieds de haut.
Ils sont fixés sur l’os par une substance plus
charnue , qui se change par degrés dans la leur.
Chaque fanon présente intérieurement une couche
de fibres cornées revêtue de deux lames cornées
aussiniais plus minces , plus serrées et dont les
fibres sont moins apparentes ; les fibres sortent
d’entre les lames, et forment une frange libre sur
tout le bord inférieur du fanon ; d’où il résulte que
ees franges garnissent toute la partie du palais qui
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