F ossification de leur partie radicale , qui ne Se
fa it, comme nous l’avons dit , que lorsque leur
sommet est déjà usé.
La production des racines est due à ce que le
noyau pulpeux n’adhère pas au fond de la capsule
par la totalité de sa base, mais seulement
par certains endroits qui peuvent être dès-lors
considérés comme des pédicules très-courts. Les
lames osseuses, arrivées au bas du noyau , se
glissent entre cCs pédicules, et les entourent eux-
mêmes d’une enceinte tubuleuse qui, s’alongeaiif
toujours, force aussi les pédicules pulpeux à s’a-
ïonger, et produit ainsi les racines,
L émail ne couvre point celles-ci, parce que la
lame interne de la capsule, qui peut seule le produire
, ne s’étend pas jusques-là.
•L-éms i! er effet est déposé sur la substance osseuse
par la lame mierr e de la capsule, par une
transsudation inverse de celle qui fait sortir la
substance osseuse du noyau pulpeux. Au moyen
de cette forme de petites fibres , ou plutôt de petits
cristaux que nous avons mentionnés plus haut,
l’émail forme dans les premiers temps une sorte
de velours à brins fins.
Dans les animaux dont les dents doivent avoir
une troisième substance ou un cément, quand la
membrane interne de la capsule a déposé l’émail,
elle change de tissu : elle devient épaisse , spongieuse
, opaque et rougeâtre , pour donner ce cément,
Gelui-ci n’est point en naissant disposé par
A r t . I. Structure et développement. 1 19
filets , mais comme par gouttes qu’on auroit jetées
au hasard (1).
II. Action réciproque des dents les unes sur
les autres.
Les accroissemens que l’accumulation continuelle
des nouvelles couches de substance osseuses
et la déposition successive de l’émail ten-
droient à donner au germe de la dent, sont contrebalancés
par ceux des germes voisins, et par le
développement imprimé à l’os qui les contient tous;
ces diverses parties exercent les unes sur les autres
une action qui modifie leurs formes réciproques.
Voyons ces divers changemens.
i° . Par la mastication.
La dent éprouve d’abord les changemens de
forme qui sont les suites immédiates des progrès
de son ossification ; ainsi, lorsqu’elle n’est plus dans
l’alvéole , on doit toujours soigneusement remarquer
l’âge de l’individu dont on veut déterminer
la vraie forme des dents. Toutes les fois qu il n y
a point de racine, on peut dire qu’une dent n a
pas pris son entier accroissement ; excepté dans
les poissons , où la racine existante est au contraire
une preuve de jeunesse , puisque , après un
(1) Ce fait de la naissance du cément et de sa forme primitive
, a été découvert récemment par moi, sur les germes
des dents d’éléphant.
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